Lors d’une interview avec le quotidien italien Corriere della Sera, Mgr Nunzio Galantino, secrétaire général de la conférence des évêques d’Italie a cru devoir expliquer que malgré toute apparence contraire, l’assassinat de l’ambassadeur de Russie à Ankara et le massacre de Berlin n’ont d’autres motivations qu’économiques. La religion (et surtout l’islam), n’aurait rien à voir avec les attaques islamistes menées aux cris d’« Allahu Akhbar ».
Pour Mgr Galantino, il n’y a pas de « choc des cultures ». Il faut avant tout éviter de se laisser terroriser, aller de l’avant, tel est son message : « Nous ne pouvons pas laisser à ces gens de pouvoir d’anéantir toute volonté de vivre, d’aller de l’avant, de changer. » Et il ne suffit pas de dire cela, ajoute-t-il : « Chacun doit prendre ses propres responsabilités. Etre tous plus unis, plus tolérants. Et se garder de la violence, y compris dans l’utilisation du langage. »
Pour Nunzio Galantino, les attaques islamistes s’expliquent par la pauvreté
Est-ce donc aux victimes, aux populations visées, d’être plus « soudées », plus « tolérantes », pour mettre fin à l’infernal cycle terroriste dans laquelle nous sommes entrés ? Serait-ce donc l’Occident qui est fautif ? Écoutons le prélat :
« Je ne veux pas tout mettre sur le même plan. Mais la vulgarité et l’agressivité du langage alimentent un climat qui pousse les personnes à la colère et éloignent les efforts en vue de la convivialité pacifique. Il y a aussi un terrorisme du langage, qui va jusqu’à tuer par la calomnie. Regardez les médias, la télévision, la politique. Je ne parle même pas des réseaux sociaux : la parole d’un imbécile à la même valeur que celle d’un prix Nobel, comme disait Eco, et la parole d’un violent ou d’un fauteur de guerre y rencontre beaucoup plus de soutien. »
Le secrétaire général de conférence évêques Italie ne voit pas le lien entre terrorisme et islamisme ou religion
Le fameux « vivre ensemble » qui rendrait possible la coexistence pacifique des adeptes de toutes les religions est donc de notre responsabilité et faut l’imposer malgré les centaines de victimes du terrorisme islamique.
Voilà qui permet au Monseigneur de dénoncer « toute violence, d’autant plus lorsqu’elle est motivée par la religion ». « Mais le choc des civilisations est ce que proposent les violents. S’il s’agissait en effet de cela, mais moi, je ne le crois pas… Au fond il y a seulement de l’égoïsme et de l’oppression. Le gagnant est celui qui a des intérêts de pouvoir et d’argent, le trafiquant d’armes. A la fin, dans les guerres, ceux qui meurent sont les pauvres gens. Les seigneurs s’enrichissent. » Lutte des classes au bénéfice des possédants ?
Ce refus de nommer la violence spécifique de l’islam porte le secrétaire général des évêques d’Italie – dans les pas du pape François, il faut bien le dire – à assimiler le terroriste à celui qui « ne respecte pas la vie » : « Quiconque use de la violence, même verbale. » Mais si tout le monde est terroriste, plus personne ne l’est…
Mgr Nunzio Galantino doit son office de secrétaire général directement au pape François qui a pris l’initiative originale de le nommer par-dessus la tête des évêques qui composent la conférence épiscopale italienne.