LE BILLET
Scandale sur canapé pour la conseillère de Trump : l’étrange protocole des sages de la Révolution

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Scandale et révolution : Kellyane Conway, conseillère de Donald Trump, a pris une photo à la Maison blanche agenouillée sur un canapé, ce qui indigne des milliers de sages internautes. Étrange. Le Bureau ovale en a pourtant vu d’autres. Qui fixe le protocole des convenances politiques et pourquoi ? La question n’est pas si futile qu’elle en a l’air.
 
Tiens-toi bien, disait-on naguère aux enfants. En anglais, behave yourself. Kellyane Conway se trouve accusée par les dames patronnesses du parti démocrate de n’avoir aucun maintien – pensez-donc, c’est normal c’est la conseillère de Trump, tel maître telle commise ! Elle n’a aucune classe, dit un tweet. Elle n’ôte même pas ses chaussures renchérit un autre. Épris des conclusions nettes marquées au surligneur, un étudiant synthétise pour ceux qui n’auraient pas compris : « Elle résume le manque de respect de l’équipe Trump ».
 

La conseillère agenouillée sur le canapé fait scandale

 
C’est l’évidence : si, assise sur un canapé du Bureau ovale, vous vous redressez sur vos genoux pour prendre une photo de la cérémonie qui s’y passe, vous manquez de respect. Pour la démocratie. Pour les droits humains. Pour l‘Autre. Vous êtes « agenouillée avec désinvolture sur l’un des canapés », pour parler notre confrère RTL, et c’est d’autant plus grave que la conseillère de Trump est « blanche » et que le président recevait ce jour-là des « Afro-américains ». Il y a des agenouillements racistes. Monica Lewinski, elle, aurait au moins ôté ses chaussures. Il est vrai que Bill Clinton était un président démocrate de grande classe.
 

La Révolution a son protocole

 
Ce scandale en réseau social, cette révolution dans un verre de coca light, a quelque chose d’important. Il révèle à la fois la persistance d’une certaine révérence plutôt saine des Américains devant la Maison Blanche, siège de la présidence, malgré le peu de dignité de ses hôtes, et l’infinie impudence des démocrates : sans remonter à Clinton, les photos abondent d’Obama les pieds sur les tables et le bureau. Ce type se tenait comme le dernier des ploucs.
 
Cette affaire pose surtout une question fondamentale : qu’est-ce qui se fait et qu’est-ce qui ne se fait pas, non seulement à la Maison Blanche, mais dans le monde de nos images ? Les questions d’étiquette sont primordiales car elles touchent au symbole, domaine où le vrai pouvoir sur les esprits prend sa source. Bien avant et bien au-dessus des lois gisent les convenances. La conseillère de Trump est inconvenante aux yeux de l’État médiatique profond, pas Obama. La question est de savoir qui décide de cet étrange protocole, et sur quels critères ?
 

Les sages de la Révolution condamnent Trump le vulgaire

 
La presse mondiale nous en assure : Donald Trump, plus encore que sa conseillère, est effroyablement vulgaire, totalement inacceptable. Mais pourquoi tant de haine ? Parce qu’avec sa « révolution pacifique », il prétend se mettre en travers d’une autre Révolution, mondiale, qui a lancé ses processus depuis des décennies et dont le système de convenances, le savoir-vivre mondialiste, est en train de s’imposer – sans être encore cependant passé dans les cœurs et dans les mœurs des peuples, d’où la contre-révolution populiste en marche.
 
Il devient aujourd’hui inconvenant de porter de la fourrure, de manger de la viande, d’allumer du feu dans la cheminée, de s’opposer au mariage des sodomites, de refuser la submersion des continents développés par des populations allogènes, de rouler à 73 kilomètres à l’heure sur le périphérique, etc. etc. Ceux qui refusent ce nouveau protocole imposé par les sages qui inspirent la gouvernance mondiale doivent être discrédités : voilà pourquoi cette pauvre conseillère de Trump est désignée au mépris public. Mon Dieu qu’elle est ordinaire, avec son portable sur son canapé !
 

Pauline Mille