Suède : pas assez de professeurs pour enseigner le suédois aux migrants

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Avec le tsunami migratoire de ces dernières années, la Suède manque cruellement de professeurs pour enseigner la langue aux fameux « migrants ». Ces nouveaux immigrés ont droit en Suède à des cours de suédois gratuits dans leur municipalité de résidence. Normalement, selon la loi, ces cours devraient débuter dans les trois mois de leur installation, mais plus de la moitié des municipalités suédoises sont dans l’incapacité de respecter ce délai par manque d’enseignants. Dans certains cas, le délai légal est dépassé de cinq à six mois. Il faut dire que le nombre d’élèves dans ces classes pour immigrés a littéralement explosé, passant de 50.600 en 2005 à 138.000 en 2015, et ce n’est pas fini…
 

Des professeurs formés à l’enseignement du « suédois pour immigrés »

 
Pour travailler avec les réfugiés et autres immigrés arrivés récemment, la Suède forme des professeurs spécialisés dans l’enseignement d’une nouvelle matière : le « suédois pour immigrés ». Or, comme le reconnaît l’agence nationale pour l’éducation (Skolverket) le nombre d’enseignants qualifiés en suédois pour immigrés n’a pas suivi l’évolution du nombre de nouveaux immigrés, et ces enseignants semblent difficiles à recruter. Beaucoup de municipalités réagissent en mettant plus de « migrants » par classe ou en faisant travailler leurs enseignants les soirs et le week-end.
 
Afin de résoudre ce problème, le Skolverket propose d’accroître le nombre de formations à distance et d’augmenter les financements pour les écoles qui acceptent d’assurer des cours de suédois pour immigrés. La situation n’est pas nouvelle puisque, dès le printemps 2015, la Croix Rouge s’inquiétait du fait que les nouveaux immigrés risquaient d’avoir à attendre plusieurs années avant de pouvoir s’inscrire dans des classes de langue.
 
Ce manque de professeurs vient s’ajouter à une situation de carence généralisée dans le système éducatif suédois dans un contexte de baisse globale du niveau des élèves, plaçant la Suède en queue du peloton des pays nordiques et en dessous de la moyenne de l’OCDE.
 

Comment intégrer en Suède la multitude de « migrants » qui ne parlent pas le suédois ?

 
Évoquant pour l’édition suédoise du site d’information The Local le problème de l’enseignement du suédois aux immigrés, le ministre de l’éducation secondaire supérieure et de la formation continue Anna Ekström a expliqué que « c’est un gros problème, et ce sont en fait de nombreux problèmes qui s’ajoutent les uns aux autres ».
 
Or, sans connaître le suédois, il est bien entendu difficile pour les nouveaux résidents de chercher un travail et de s’intégrer dans leur société d’accueil, ce qui est un facteur de déstabilisation supplémentaire pour ce pays qui a accueilli depuis le début du tsunami migratoire de ces dernières années le plus grand nombre de « migrants » par rapport à sa population.
 

Olivier Bault