Hamou, Hanouna, Macron, Vénus, la Chapelle : sexisme, islam et sexuellement correct

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Le CSA sanctionne Hanouna, Rolland-Garos Hamou ; quiconque relève l’âge de Brigitte Macron est accusé de sexisme ; le massacre de la Vénus de Vélasquez par une féministe est loué : le sexuellement correct s’offre une grande offensive. Pendant ce temps, l’islam bannit des femmes de la Chapelle.
 
A part Macron, Trump et le terrorisme, l’actualité, c’est Roland Garros. Les matches valent ce qu’ils valent, hachés par la pluie, mais la vigilance des organisateurs en matière de sexisme est exemplaire. Le champion roumain Ilie Nastase, habitué du lieu, n’a pas été invité. Motif, lors d’une rencontre de la Fed Cup, il avait traité une joueuse britannique de « p.. de s… », en français dans le texte. De même a-t-on retiré son accréditation au joueur français Maxime Hamou parce qu’il a tenté à trois reprises d’embrasser une journaliste qui l’interviewait dans le cou.
 

Les baisers d’Hamou, l’âge des Macron : sexisme, vous dis-je !

 
Henri Leconte, ancien joueur désormais commentateur sportif, il en faut, a jugé le comportement de Hamou « fabuleux ». Il est lui-même gentil mais un peu lourd, et a tenu à s’excuser platement pour cette marque sosotte de « sexisme ». Si l’on regarde bien la scène, on voit la journaliste se glisser volontairement sous le bras de Hamou pour faire de l’image et se laisser complaisamment prendre par l’épaule, mais bon, il est vrai qu’Hamou fait preuve avec elle de plus de persévérance que sur le cours.
 
De même relever que Brigitte Macron est plus âgée que son mari a-t-il valu de très mauvaises appréciations, dans l’ensemble des médias, à Silvio Berlusconi (on a noté qu’à l’ordinaire la différence d’âge ne le gêne pas) et à un chroniqueur de Salut les terriens. Ils ne se sont pas seulement rendus coupables de « sexisme », ce sont des « goujats », des « nuls ».
 

Le sexisme, c’est tous ceux qui se tiennent mal

 
On est en droit en effet de juger Hamou et Leconte pesants, Berlusconi cynique, et Nastase grossier, mais pourquoi les accuser de sexisme ? En quoi leurs actes ou paroles sont-ils sexistes ? C’est ce que l’accusation ne démontre pas. Le péché de sexisme est simplement un élément de langage d’une campagne médiatique très vaste. A Masterchef, Amandine Chaignot a « dénoncé le sexisme en cuisine ».
 
Cette campagne est internationale. Ainsi la municipalité de Madrid vient-elle de s’attaquer dans ses bus, par le biais de publicités et d’un pictogramme, à ce qu’elle nomme « l’expansion des mâles ». C’est le mouvement féministe « Femmes en guerre » qui est à l’origine de la chose. Elle a noté que certains jeunes gens ont tendance à se répandre sur les banquettes et à prendre toute la place en ouvrant les genoux, alors que « les femmes sont éduquées à prendre le plus petit espace possible ». Mais le patron des transports régionaux juge cette campagne inutile puisque le règlement prévoit « un siège par personne » et qu’il suffit de l’appliquer. D’autres remarquent qu’au lieu d’incriminer le sexisme prétendu des mâles qui se répandent, il vaudrait mieux réformer la mauvaise éducation générale, car bien des femmes débordent, soit avec leurs paquets, soit, peut-être pour faire la guerre au sexisme, en adoptant les mauvaises manières des mâles incriminés.
 

Hanouna n’a rien pigé au nouveau sexuellement correct

 
Si l’on va au fond des choses, cette campagne vise à promouvoir le nouveau sexuellement correct. L’âge post-soixante-huitard est terminé. Un Cohn-Bendit venant raconter sur un plateau ses histoires de jardin d’enfant et suscitant l’hilarité complice de tous les présents ne serait plus possible. Il y a maintenant des canons esthétiques et moraux à respecter pour ne pas être décrété « vulgaire » et vos propos « dégradants ». C’est ce qu’un Cyril Hanouna n’a pas compris à temps. Depuis des années, il entassait le pire, sot, sale et graveleux, et puis paf, un jour, on l’accuse d’homophobie, ses chroniqueurs s’enfuient, les annonceurs publicitaires le lâchent et le CSA le sanctionne. Ce n’est pas juste. Il fallait prévenir.
 

Strauss-Kahn, ou la fin du mâle blanc hétérosexuel

 
Tout remonte en fait à Strauss-Kahn. Ça a été le bouc émissaire du sexuellement correct. On ne l’a pas vu tout de suite. Jean-François Kahn a cru pouvoir rire de l’affaire Dialo, parler de « domestique troussée ». Puis il a dû faire repentance. Et DSK avec lui, les menottes aux poignets, privé à vie de l’Élysée. Lui aussi s’est senti floué : il s’affichait juif et de gauche, il se croyait vertueux, mais en fait c’était un mâle blanc hétérosexuel, et comme tel il fut puni. Sans doute la punition tomba-t-elle bien sur une espèce d’obsédé imbu de sa personne et sûr de son impunité, mais ce n’est pas la question : il fallait faire un exemple.
 
Depuis, ses pairs filent doux, Beaupin, Tron, et même ce pauvre Michel Sapin, accusé de « faire claquer l’élastique de la culotte » d’une journaliste. Ah, sexisme, quand tu nous tiens !
 

Vénus ou Bouddha, islam et féminisme interchangeables

 
La vigilance des féministes mène au puritanisme. Elles se rencontrent en cela avec l’islam, qu’elles prétendent combattre, et avec lequel elles partagent une bonne dose d’hypocrisie. Un bouquin vient de sortir, Qui veut la peau de Vénus, assorti d’un documentaire sur un fait divers survenu en Angleterre en 1914 : une féministe, Mary Richardson tailladait de sept coup de hachoir la Vénus au miroir de Velázquez pour protester contre les mauvais traitements subis par une de ses consœurs. Des intellectuels diserts envisagent cet acte avec intérêt, et, sur une page facebook que j’ai pu consulter, il est plébiscité par d’innombrables internautes des deux sexes. Ceux qui y voient un geste légitime et libérateur ne furent pas les derniers voilà une quinzaine d’années à condamner les Talibans pour avoir fait sauter les bouddhas de Banian. Le message est pourtant le même dans les deux cas : l’art est moins important que les convictions de ceux qui le détruisent.
 

A la Chapelle : sexisme, islam ou « expansion des mâles » ?

 
C’est d’ailleurs tout à fait soutenable : il faut juste que les féministes combattant le sexisme reconnaissent leur parenté de méthode et d’attitude avec l’islam conquérant. Ce qui amusera l’amateur de paradoxes, l’islam prônant par ailleurs l’infériorité de la femme à l’homme et sa soumission. Et il applique sa doctrine, à l’intérieur de la république française laïque, comme le voile nous le dit tous les jours, et comme l’interdiction de circuler signifiée aux femmes dans le quartier de la Chapelle à Paris le rappelle avec bruit – étant entendu que ce qui fait du bruit à la Chapelle n’en fait pas dans de très nombreux quartiers ailleurs. La dialectique du sexisme de l’islam et de l’anti-sexisme féministe a pour effet de détruire la société française traditionnelle et de préparer la construction d’un sexuellement correct puritain à l’américaine, dans le cadre plus général du totalitarisme mondialiste.
 

Pauline Mille,