Le JT du 16 avril 2014
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Au sommaire :

  • Les chars russes à Berlin
  • Cambadélis intégré par le pouvoir
  • Valls fait valser les milliards
  • Luxembourg capitale de la Centrafrique
Les chars russes à Berlin

Le quotidien allemand Bild lance une pétition pour que soient enlevés du mémorial de l’armée rouge à Berlin deux T34, ces chars russes qui envahirent l’Allemagne à la fin de la seconde guerre mondiale. Pour protester contre la politique de Moscou en Ukraine. Surréaliste, si l’on y pense.

Le texte de la pétition lancée par Axel Springer laisse rêveur : il n’accepte pas qu’au « vingt-et-unième siècle la force militaire soit de nouveau au service de la politique en Europe ». Un prétexte pacifiste, donc, comme si Moscou était seule à s’en servir. Et comme si l’histoire ne nous disait pas que ces chars russes auraient dû être retirés de Berlin dès 1989.

La victoire de Gorbatchev

Ce sont en effet les symboles d’une invasion qui causa à l’Allemagne une épuration ethnique, dix millions de personnes déplacées, des centaines de milliers de morts en camp, des millions de viols, sans compter quarante-cinq ans d’occupation. Mais les réponses des passants interviewés ne sont pas moins ahurissantes. Les T 34 feraient « partie du patrimoine culturel ». Un peu comme si l’on conservait à l’Arc de triomphe des panzers de la Wehrmacht ! Il semble que le décervelage du peuple allemand ait atteint un sommet. Et que la stratégie de la maison commune lancée dans les années quatre-vingt par Mikhaïl Gorbatchev soit une réussite : les Européens ont intégré la manière soviétique de voir l’histoire, y compris les Berlinois, qui, du temps du mur faisaient figure de résistants idéologiques au communisme.
 
 

Cambadélis intégré par le pouvoir

Jean Christophe Cambadélis vient d’être élu patron du Parti socialiste avec deux tiers des voix. Plutôt que de l’écouter détailler une feuille de route qui consiste surtout à éviter à la gauche l’éclatement et la fessée électorale, voyons plutôt comment ce militant d’extrême-gauche a été intégré par le pouvoir.

Premier secrétaire du PS n’est pas un poste de potiche : sur les dix, Cambadélis compris, qui ont été choisi depuis 1981, quatre ont été ensuite premiers ministres et deux présidents. Comme son prédécesseur Jospin, lui aussi trotskiste lambertiste, Cambadélis a milité à l’UNEF et au Parti communiste internationaliste.

Le but final du Hollandisme

Mais la même logique de l’embourgeoisement et de l’action l’a vite mené à être intégré par le pouvoir. Il a été condamné en janvier 2000 pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Agos (des gestionnaires de foyers d’immigrés), et en 2006 dans l’affaire de la Mutuelle nationale des étudiants de France, dont son patron de l’époque, Dominique Strauss-Kahn, a réussi à se tirer. On notera que cela ne gêne personne, ni ses amis, ni pour l’instant ses ennemis de l’UMP. Normal, Henri Emmanuelli, qui fut premier secrétaire du PS, avait été condamné en 1997 dans la retentissante affaire Urba avant d’être considéré comme un saint et triomphalement réélu député des Landes, et Alain Juppé, « le meilleur d’entre nous » a lui aussi été condamné par la cour d’appel de Paris dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. A la vérité, cela fait partie d’un cursus normal aujourd’hui et montre bien que les appels à la « moralisation » de la vie politique sont simplement une façon de conduire le peuple, et viennent de beaucoup plus haut.
Une question : Cambadélis a-t-il abandonné ses convictions d’origine ? Pas sûr ? Le trotskisme s’accommode bien du noyautage des appareils d’Etat et de la subversion par la culture. Quant au but final du hollandisme, c’est le même que celui de l’organisation lambertiste : c’est le mondialisme.