L’ONU présente son rapport sur la « crise de l’eau douce » : la nouvelle grande peur pour accélérer la globalisation

15 mars ONU première Journée internationale contre islamophobie

 
La pénurie mondiale d’eau douce est pour demain ! Ainsi pourrait-on résumer la teneur du rapport United Nations World Water Development 2023, publié par l’UNESCO à la veille de la Conférence exceptionnelle de l’ONU sur l’eau qui se tient du 22 au 24 mars à New York. Après le « réchauffement » et le « changement » climatiques, la « surpopulation », les pénuries alimentaires, le risque de conflit nucléaire, le COVID, c’est la dernière grande peur en date, et à ce titre elle interroge. Pourquoi inonder les médias de nouveau scénarios catastrophes présentés comme inéluctables – à moins d’y remédier collectivement au niveau global ? Ce dernier élément permet de commencer de répondre à la question : comme toujours, face à un problème présenté comme impliquant le monde entier dans un cadre d’interdépendance qu’il n’est pas de bon ton de contester, il s’agit en réalité de faire accélérer la globalisation, en soutenant que les solutions ne sauraient se trouver que dans un plan d’action supranational.
 
Dans un discours alarmiste sous forme de conférence de presse, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a prévenu avant l’ouverture de la conférence en affirmant que « l’humanité s’est engagée aveuglément sur un chemin périlleux ». Il dénonce « une surconsommation et un surdéveloppement vampiriques » – rien de moins ! – « une exploitation non durable des ressources de l’eau, la pollution et le réchauffement climatique incontrôlé sont en train d’épuiser, goutte après goutte, cette source de vie de l’humanité ».
 
(L’eau est-elle vraiment « source de vie de l’humanité » ? Certes, elle est nécessaire à la vie, mais elle n’en est pas la « source », la cause, la matrice.)
 

Toutes les grandes crises, réelles ou médiatiques, sont utilisées pour accélérer la mondialisation

 
L’auteur principal du rapport, Richard Connor, a déclaré à l’AFP que « si rien n’est fait, entre 40 et 50 % de la population continuera à ne pas avoir accès à des services d’assainissement, et environ 20 à 25 %, à de l’eau potable ». Le rapport note en particulier que l’utilisation de l’eau douce a augmenté de près de 1 % par an, et qu’un nombre croissant de pays connaît un « stress hydrique » important, voire critique. Henk Ovink, envoyé spécial pour l’eau des Pays-Bas, va plus loin, assurant que « nous avons brisé le cycle de l’eau ».
 
Parmi les activités humaines incriminées se trouve l’agriculture, responsable de 70 % des prélèvements. Que faire, alors que Connor promet une « crise globale » en cas d’inaction ? Interdire l’irrigation au risque de faire baisser les récoltes ? Cela s’est déjà vu en France… Sous couleur de venir en aide aux pauvres qui manquent d’eau, on prend le risque, au contraire, de réduire délibérément la capacité de la terre à les nourrir.
 
Il n’y a pas, à ce jour, de rencontres gouvernementales régulières ni d’organisme international « parapluie » (si l’on peut dire en la matière) pour gérer cette ressource essentielle à la vie qu’est l’eau douce. La première et seule rencontre mondiale sur le sujet s’est tenue en 1977… C’est à l’initiative des Pays-Bas et du Tadjikistan que la réunion actuelle a été organisée, dans un contexte d’anxiété répercuté à l’envi dans les grands médias du monde.
 

Pénurie : l’ONU annonce la crise de l’eau douce

 
En insistant sur sa raréfaction, qui est présentée comme étant en rapport avec le réchauffement climatique d’origine anthropique et avec une surconsommation également imputée aux hommes, le message général du rapport et de la rencontre aboutit en dernière analyse à culpabiliser les êtres humains responsables des « prélèvements » d’eau, mais de n’avoir pas su sortir la gestion de l’eau du domaine souverain des Etats.
 
Au vu de l’insistance sur la « pénurie », on devine qu’il faudra en passer par des restrictions qui, dans le cadre d’une gestion mondialisée, pourraient bien être imposées aux Etats.
 
Le rapport note ainsi qu’aujourd’hui, 2 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable, tandis qu’ils sont 3,6 milliards à ne pas avoir accès à des services d’assainissement sûrs.
 
La question de l’eau fait partie des Objectifs du Développement Durable (ODD) de « l’Agenda 2030 » de l’ONU. Le 6e d’entre eux, intitulé : « Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau », vise « un accès universel et équitable à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement d’ici 2030, en particulier pour les populations vulnérables. Il appelle également à une gestion durable de cette ressource, et mentionne la réduction du nombre de personnes souffrant de la rareté de l’eau. Cet objectif intègre la notion de gestion transfrontalière de cette ressource, essentielle à la gestion durable mais aussi favorable à la paix et à la coopération. »
 

L’eau, un “Objectif du Développement Durable” chiffré à mille milliards de de dollars par an

 
Pour atteindre ce 6e ODD, dont la réalisation s’éloigne aux dires du rapport, il faudrait quadrupler les investissements au niveau mondial, assure Johannes Cullmann, conseiller scientifique de l’Organisation météorologique mondiale, pour arriver à quelque 600 à 1.000 milliards de dollars de dépenses par an. Vu que l’ONU voudrait voir l’eau gérée comme un « bien commun de l’humanité » et non comme une marchandise, il s’agirait là de dépenses publiques (à la charge du contribuable) à l’échelle planétaire.
 
L’idée de l’eau « bien commun » a été mise en avant mardi dans une déclaration signée par 18 experts indépendants et rapporteurs spéciaux. Comme souvent dans ce genre de contexte, ils se sont tournés vers les peuples premiers : « Il est temps de mettre fin à une approche technocratique de l’eau et de prendre en considération les idées, les connaissances et les solutions des peuples autochtones et des communautés locales qui comprennent les écosystèmes aquatiques locaux afin de garantir la durabilité de la politique de l’eau. »
 
Sur un point, on ne les contredira pas. L’eau est en effet une ressource éminemment locale, de telle sorte qu’il est absurde de parler d’une « pénurie globale » alors que chaque région, chaque pays se trouve dans une situation qui lui est propre, avec son propre système de gestion, et ses éventuels accords avec ses voisins pour l’accès aux eaux frontalières – voire des ventes d’eau en cas de besoin.
 
Mais en insistant sur la pénurie, le discours qui tend à incriminer l’action humaine et la surpopulation, passe sous silence les solutions qui existent.
 

Accélérer la globalisation, alors qu’Israël a montré qu’un pays peut passer seul de la pénurie à l’abondance

 
Ainsi, Israël où l’eau était une ressource rare est passé à une situation d’abondance grâce à un ambitieux projet de dessalement et d’acheminement des forces réserves d’eau douce conquises sur la mer – et l’eau de mer ne manque pas ! On nous dit même jour après jour que le niveau monte…
 
Ainsi, l’Afrique où les pauvres sont les premiers à pâtir de l’éloignement de l’eau douce, connaît-elle de mortelles période de sécheresse, mais ses réserves d’eaux souterraines sont gigantesques. Elle souffre davantage du défaut d’exploitation de l’eau que d’une surconsommation.
 
Mais pour obtenir de l’eau par ces moyens, et en particulier pour dessaler l’eau de mer, il faut avant tout de l’énergie. De l’énergie bon marché. Au mieux, à l’heure actuelle, de l’énergie nucléaire… C’est par ce biais qu’il sera possible d’assurer une vie décente aux populations.
 
Or que proposent, ou cherchent à imposer, les organisations internationales ? De réduire la consommation d’eau, de réduire la consommation d’énergie, de réduire la production de viande et de faire diminuer le pourcentage de terres agricoles, de rationner les « émissions carbone », et j’en passe. Ce qui n’a de sens qu’en considérant l’homme comme l’ennemi à abattre.
 
Jeanne Smits