Les Anglo-saxons attachent beaucoup d’importance, qu’ils soient dans les affaires, la communication ou le pouvoir, à ce qu’ils appellent le wording, c’est à dire le choix des mots : ils estiment qu’il a une incidence importante sur les choses. Et le plus illustre d’entre eux, le roi Charles III d’Angleterre, n’échappe pas à cette croyance un peu magique. Il vient de refuser l’offre de l’aéroport de Heathrow, près de Londres, de baptiser le Terminal 5 Terminal Charles III. Peut-être, parce qu’un terminal, c’est un peu riquiqui pour un roi (à Roissy, c’est tout l’aéroport qui s’appelle Charles De Gaulle), mais surtout parce que Charles III est un fervent militant écologiste et que pour lui l’aviation civile est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre. Ce roi éco-conscient ne veut donc pas cautionner symboliquement l’un des acteurs capitaux du « changement climatique », mais, comme l’a précisé un membre de son cabinet, « ça ne l’empêchera pas de continuer à prendre l’avion et l’hélicoptère » à Heathrow. Comme aurait pu dire Hamlet : Wording, wording, wording…