Tandis que les pouvoirs publics un peu partout dans le monde mettent en application les recommandations de l’ONU pour réduire la production de viande, deux informations viennent de tomber. L’un des premiers présidents de l’association écologiste Greenpeace, Patrick Albert Moore, a estimé « qu’aucune preuve n’existe » que l’homme est responsable du changement climatique et que celui-ci propose des « récits pour effrayer les gens ». Et en même temps, à Genève où se tient la soixante-quinzième Assemblée mondiale de la Santé, le directeur général de l’OMS met en garde l’humanité contre une « pandémie bien pire » que le Covid. Ainsi s’organise l’alternance des grandes peurs systémiques qui, l’une succédant à l’autre en synergie, mène la planète vers la gouvernance mondiale.
Parmi les peurs systémiques, celles de la viande grandit
Dans un papier tout récent, Clémentine Jallais relevait judicieusement la coïncidence de deux actualités. A Paris, la Cour des Comptes, sortant de son domaine de compétence, a recommandé de réduire le cheptel bovin français pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et à New York, le maire végétalien Eric Adams diminue les achats de viande dans toutes les cantines qui dépendent de la ville, écoles, hôpitaux, prisons, tout en lançant un observatoire de la consommation de nourriture par les habitants de la Grosse Pomme. Ils se conforment ainsi à l’idéologie écologiste dont l’ONU imprègne la planète depuis cinquante ans, selon laquelle l’homme réchaufferait le climat de la terre, avec cette particularité plus récemment apparue, comme quoi la production de viande animale contribuerait de manière décisive à ce réchauffement.
L’ONU, l’OMS et la FAO aux commandes des grandes peurs
C’est l’aboutissement d’une politique patiente. Voilà dix ans, l’OMS affirmait que la viande est « probablement cancérogène ». Puis Hilal Elver, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation estima que « la consommation mondiale de viande et produits laitiers est l’une des causes principales du changement climatique ». Pour elle, les pays développés doivent « prouver leur volonté d’ajuster leurs habitudes alimentaires ». Enfin la FAO (le bras agraire et alimentaire de l’ONU) confirmait. Pour elle, la viande grignote la forêt amazonienne : 91 % des terres qu’on y récupère servent au pâturage ou à produire le soja nécessaire au bétail. A l’échelle planétaire, 14,5 % des émissions humaines de gaz à effet de serre proviendraient de l’élevage. Toutes ces affirmations catégoriques reposent sur des estimations fragiles mais se traduisent par des politiques contraignantes. Une « étude » de l’université d’Oxford préconisait pour compenser les dommages causés par l’élevage une taxe additionnelle de 40 % sur la viande et 20 % sur le lait. L’investisseur « philanthrope » Jeremy Coller écrivait dans le Guardian qu’en application des Accords de Paris (COP21), les gouvernements devraient réduire « la production et la consommation du cheptel » pour limiter « l’augmentation de la température ». Et ce brave homme a eu raison. Les pouvoirs publics obtempèrent.
L’aveu inévitable de l’ex-patron de Greenpeace
Parmi les grandes peurs systémiques utilisées pour régir nos politiques et gouverner notre vie quotidienne, la peur verte sous toutes ses formes, et notamment celle de voir le climat tomber sur nos têtes, a été la plus utilisée : mais à force elle s’use, et, quand Greta Thunberg se fut démonétisée, on est passé au covid. Surtout, à terme, la farce du réchauffement du climat par l’homme va tomber d’elle-même devant la réalité mesurée. Aussi, de temps en temps, la parole d’un climatosceptique (aujourd’hui l’ancien président de Greenpeace) vient-elle préparer le public à l’abandon du mythe. Mais il faut un mythe de remplacement. Comme l’alternance droite-gauche permet la stabilité du régime démocratique et la permanence de la même politique, l’alternance des peurs systémique garantit le progrès de la révolution mondialiste. D’ailleurs rien n’empêche de faire un cocktail de mythes : ainsi en 2021 ont fleuri les études sur le lien entre covid et changement climatique, par le biais des migrations d’animaux et des zoonoses.
Alternance des mythes, permanence des mensonges
Alors que l’OMS se prépare à prendre de nouvelles décisions contraignantes lors de son conseil exécutif le 30 mai, et qu’elle vient juste de mettre terme à l’état d’urgence covid, son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré : « La menace d’une autre variante émergente qui provoque de nouvelles poussées de maladies et de décès demeure. Et la menace d’un autre agent pathogène émergeant avec un potentiel encore plus mortel est également bien présente. » L’homme, et l’OMS, sont coutumiers des grandes peurs qui leur permettent d’avancer. Rappelons que, selon les calculs de l’OMS, 337 millions d’hommes seraient morts du covid ! Rien que ça ! Et que, voilà cinq ans déjà, avant le covid, ils avaient inventé le scénario d’une maladie X pour terroriser la planète.