Il paraît qu’il y a trop d’arbres, et que c’est mauvais pour la lutte contre le « changement climatique ». Voilà des décennies qu’on nous dit l’inverse, et que les Etats-Unis, pour ne citer qu’eux, s’enorgueillissent d’avoir plus de forêts qu’il y a cinquante ans. Mais les écologistes s’en inquiètent : les forêts américaines deviendront selon eux émettrices de CO2 d’ici à 2070, rejoignant ainsi 10 forêts protégées dans le monde qui sont déjà des émettrices nettes de « gaz à effet de serre ». Va-t-on vers l’euthanasie des arbres vieillissants ?

A mesure que les arbres prennent de l’âge, en effet, leur croissance ralentit et ils consomment moins de CO2. La quantité métabolisée est alors de fait inférieure à celle produite par les feux de forêt et la décomposition des arbres morts.

L’euthanasie des vieux arbres pour lutter contre le changement climatique

Certains scientifiques ont suggéré d’appliquer une version arboricole de l’euthanasie à ces nouvelles bouches inutiles : détruire les arbres seniors que l’on remplacera par des arbres plus jeunes. En France, cela consiste en la gestion des forêts. Mais n’allez pas proposer de telles « solutions » pour la sacro-sainte forêt amazonienne, pourtant affectée de la même faiblesse d’absorption de CO2 chez les vieux arbres !

Le problème américain semble être le défaut de plantation d’arbres jeunes et le « vieillissement » des forêts à l’instar d’un vieillissement de population humaine ; ces forêts âgées sont plus susceptibles en outre de subir les effets néfastes des incendies, de la sécheresse ou des tempêtes.

L’abattage des forêts pour laisser place à l’éolien

Tout cela ne fait que mettre en lumière les contradictions des écologistes accros à l’alarmisme tous azimuts. Alors qu’on nous incite à faire des achats à des sociétés qui s’engagent à planter des arbres, et que des allumés embrassent les arbres comme si c’étaient des êtres conscients, l’écologisme ne s’alarme pas des 16 millions d’arbres abattus en Ecosse pour implanter des éoliennes industrielles, notamment parce que les dits arbres empêchent l’air de circuler efficacement.

En Allemagne, la Forêt noire doit laisser la place à un millier d’éoliennes, et là aussi les tronçonneuses sont au travail. Des centaines de chênes centenaires sont menacés du même sort dans le Reinhardswald, berceau des contes de Grimm dans le Hesse.

Et si en Amazonie, il est mal vu d’éliminer des zones boisées pour faire de l’agriculture, en revanche il est tout à fait acceptable d’y récupérer des millions de tonnes de bois de balsa pour la construction de pales d’éoliennes.

L’idéologie va bien souvent de pair avec l’hypocrisie !

Anne Dolhein