L’archevêque de San Francisco, Salvatore Cordileone, l’un des prélats les plus traditionnels des Etats-Unis, a annoncé lundi que l’archidiocèse allait se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, qui entraîne la « réorganisation » des avoirs et des dettes. Elle s’apparente à la procédure de sauvegarde française, dans laquelle le débiteur conserve la maîtrise de ses propres opérations. Mgr Cordileone avait prévenu dès début août que ce dépôt de bilan était « très probable » en raison des quelque 500 poursuites civiles engagées contre le diocèse pour abus sexuels imputés à des clercs.
Cette procédure spécifique est destinée à permettre le traitement collectifs des affaires pour permettre leur résolution « plus rapide » et pour offrir un « dédommagement équitable » aux victimes, avait déclaré début août Mgr Cordileone.
Le communiqué paru sur le site du diocèse de San Francisco sous sa signature précise : « Nous pensons que le processus de faillite est le meilleur moyen de fournir une solution compatissante et équitable pour les survivants d’abus tout en s’assurant que nous continuons les ministères vitaux pour les fidèles et les communautés qui comptent sur nos services et notre charité. »
Abus sur mineurs : une charge financière énorme sur les diocèses américains
Treize diocèses sont actuellement engagés dans une telle procédure, 18 autres y ont eu recours et en sont sortis. Elle permet de n’impliquer que la seule entité du diocèse sans compromettre les paroisses, écoles et autres entités catholiques, sans par ailleurs détourner les offrandes individuelles aux paroisses ni les fonds levés pour des objectifs spécifiques auprès des généreux fidèles.
Mgr Cordileone fait également remarquer que « la grande majorité » des plaintes pour abus concernent des faits datant de « plusieurs décennies », et impliquent « des prêtres décédés ou qui n’exercent plus de ministère ».
Mgr Cordileone choisit une procédure de faillite, et appelle à la prière
L’archevêque a enfin exhorté les fidèles à « s’unir quotidiennement dans la prière du chapelet, à passer une heure chaque semaine en adoration devant le Saint-Sacrement et à jeûner le vendredi pour les victimes d’abus, pour la mission de notre archidiocèse et pour l’éradication de ce crime honteux de notre société dans son ensemble ».
Les abus sur mineurs discréditent terriblement l’Eglise catholique. Un ancien responsable de la propagande soviétique et membre du KGB, Youri Bezmenov, avait déclaré lors de son passage à l’Ouest que la Russe menait sa guerre essentiellement au moyen de la « subversion idéologique », et selon l’analyse de la Danoise Iben Thranholm, celle-ci a particulièrement visé l’Eglise catholique pour y favoriser les abus sexuels et autres dépravations.