C’est la dernière étude de l’Université Cornell qui le dit : les métavers, ces mondes virtuels connectés à internet utilisés pour le jeu et le travail, sont bons pour l’environnement, leur usage va contribuer à réduire le réchauffement climatique quand l’homme remplacera suffisamment d’activités réelles, grandes consommatrices d’énergie et grandes émettrices de CO2, par des activités virtuelles permettant des économies d’énergie et provoquant ainsi une baisse de la température de surface de la terre. Un détour ingénieux pour promouvoir le virtuel.
Une étude de la croissance fulgurante des métavers
L’équipe de chercheurs a publié ses résultats dans le journal Energy and Environmental Science. Elle a utilisé l’intelligence artificielle pour l’analyse de secteurs clefs (science et techniques, énergie, environnement, affaires) visant à prévoir la croissance de l’usage des métavers et son effet sur ses applications les plus prometteuses, travail chez soi, voyages virtuels, enseignement à distance, jeux etc. Ils ont imaginé cette expansion selon trois scénarios, lent, moyen, rapide, en examinant comment de précédentes techniques (télévision, internet, portables) s’étaient implantés, afin de déterminer à quelle vitesse les métavers s’imposeront : selon eux, en moins de trente ans, 90 % de la population mondiale les aura adoptés.
Meta et Microsoft en pointe de la révolution des métavers
« Surprise, le métavers croît bien plus vite que nous ne l’attendions », affirme Fengqi You, professeur en ingénierie des systèmes d’énergie et l’un des responsables de l’étude. « Nous somme à l’âge de l’explosion technologique : la télévision a mis des décennies à s’imposer, le portable a crû bien plus vite. » Quoi qu’il en soit, deux très grandes entreprises, Microsoft et Meta (qui possède Facebook) en pressent le développement, l’une (Meta) insistant sur l’usage individuel et les jeux, l’autre se spécialisant dans les applications au travail, conférences ou enseignement à distance. Pour Fengqi You, le métavers va révolutionner les affaires : « Pensez à la décarbonation et au secteur des transports par exemple. La voiture électrique marche, mais vous ne pouvez pas aller de Londres à Tokyo en voiture. Alors, dois-je vraiment prendre l’avion pour Singapour pour une conférence demain ? Ou n’est-il pas préférable d’utiliser un métavers, cet interface homme-machine dans un monde virtuel en trois D ? C’est la question de demain. »
Le mythe du réchauffement climatique sert à promouvoir le virtuel
Selon l’étude, en 2050, l’industrie des métavers pourrait alléger les émissions américaines de gaz à effet de serre de 10 gigatonnes, abaisser la concentration de C02 dans l’atmosphère de 4 parties par million, réduire le forçage radiatif de 0,035 watt par mètre carré et la consommation d’énergie des USA de 92 exajoules. Tel quel. Ce qui pourrait réduire la température terrestre de… 0,02 °C en 27 ans. Autrement dit, même si on gobe sans sourciller les chiffres ici assénés, l’incidence des métavers est extrêmement faible, MAIS elle « va dans le bon sens ». Les métavers sont donc « bons », positifs. Autrement dit encore, à partir d’un mythe (le réchauffement climatique anthropogénique), on impose un devoir mondial (il faut le réduire) dont on déduit que les métavers sont une bonne chose. Autrement dit encore le mythe du réchauffement climatique sert à promouvoir la fuite dans le virtuel.