On parle beaucoup de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 novembre et de la contre-attaque israélienne sur Gaza, mais il existe un autre volet de la guerre au Proche-Orient tout aussi important (sinon plus, potentiellement), la guerre aérienne, et plus que cela, spatiale, que subit l’Etat Hébreu. Dans cette affaire, c’est l’Iran qui mène le jeu, et les rebelles Houthis qu’il arme au Yemen, après une première tentative la semaine dernière, ont envoyé un missile balistique vers la ville d’Eilat. Israël l’a intercepté grâce à son système antimissile (très sophistiqué et très cher) Arrow II. Il existe quatre types de missiles balistiques selon la portée : courte (inférieure à 1.000 km), moyenne (1.000-3.000), intermédiaire (3.000-5.500) et intercontinentale (supérieure à 5.500).
On peut abattre un missile balistique sans bouclier antimissile
Les missiles envoyés par les rebelles pro-iraniens du Yémen sont donc vraisemblablement des missiles de moyenne portée. Et Tsahal est sorti vainqueur de ce que le Jerusalem Post nomme la « première escarmouche spatiale de l’histoire militaire ». Il faut savoir en effet que les missiles balistiques ont la particularité de sortir de l’atmosphère et que l’apogée de leur trajectoire très courbe se situe à cent kilomètres d’altitude, alors que leur vitesse peut atteindre plusieurs fois la vitesse du son, ce qui rend l’interception très difficile. Seuls quelques systèmes, comme le S-500 russe, le Thaad américain ou l’Arrow israélien sont capables d’abattre leur cible à très haute altitude. C’est la première fois que le système Arrow (financé de moitié par les Etats-Unis et essayé en Alaska) a été utilisé en temps de guerre avec succès.
Deux observations : de même que la guerre d’Ukraine sert de terrain d’expérimentation pour les armes des belligérants et leurs fournisseurs, de même la guerre au Proche-Orient. Avec ce double petit plus : la technique de la guerre spatiale est nouvelle, et certains missiles balistiques sont conçus pour porter des ogives nucléaires. L’interception d’aujourd’hui est donc un message à destination de Téhéran, à toutes fins utiles.