Pour la fin de l’année, Emmanuel Macron a manifesté sa volonté de dépasser les objectifs de la COP 28, publiant dans Le Monde une tribune qui plaide pour un nouveau Pacte mondial pour le climat reposant sur « sept piliers ». Notre génial président a inventé un nouvel « en même temps » qui se veut une réponse à l’incompatibilité entre le « zéro émissions nettes » et le maintien d’une prospérité nécessaire à l’alimentation, la santé, le logement, le chauffage de la population humaine : « Nous devons accélérer en même temps sur le plan de la transition écologique et de la lutte contre la pauvreté », écrit-il.
Ce sont donc les « priorités » de la France et du monde : plus que la guerre en Ukraine ou la situation au Proche-Orient : « Réduire nos émissions de dioxyde de carbone (CO2), viser la neutralité carbone en 2059, sauver notre biodiversité et lutter contre la pauvreté et les inégalités. »
Emmanuel Macron prétend que la transition énergétique n’appauvrira personne
« Aucun pays », observe le Président, « n’acceptera de placer sa population dans l’impasse sociale et économique pour protéger la planète ». Ah bon ? En France, c’est pourtant ce qui se passe, avec la cherté de l’énergie qui se greffe sur l’incroyable gouffre creusé par le « quel qu’en soit le prix » de la politique covid, avec la crise du logement alimentée par des règles qui bloquent de plus en plus le marché de la vente et de la location de l’immobilier, avec l’obligation de recourir à l’énergie dite « verte » et « renouvelable », et qui est surtout intermittente, avec la traque aux véhicules fonctionnant aux « énergies fossiles »…
On dira que l’Etat propose des aides pour réaliser la « transition énergétique ». Mais ce sont encore des fonds publics qui sont versés dans le gouffre, fonds prélevés sur les contribuables et sur la richesse nationale, les propriétaires fonciers étant visés en priorité. En un mot : appauvrissement.
Macron ne cache d’ailleurs pas les cibles de son Pacte : les pays « développés ». « Les pays les plus avancés, qui sont aussi ceux qui ont le plus émis de CO2 depuis la révolution industrielle, doivent sortir des énergies fossiles », dit-il, prônant l’abandon du charbon en 2030, du pétrole en 2045, du gaz en 2050. Qui paiera ? Les braves gens, l’économie dans son ensemble. Seule vraie nouveauté, Macron demande à la Chine de payer elle aussi, en tant que « deuxième pays émetteur sur le plan historique ». La Chine, elle, augmente tranquillement son parc de centrales charbon. Que faire : lui déclarer la guerre pour qu’elle arrête et abandonne son avantage vis-à-vis du G7 qui se suicide à force de multiplier les entraves à son propre développement ?
Le Pacte mondial pour le climat n’engage que ceux qui s’y soumettent
La deuxième proposition macronienne, « traiter en priorité la menace du charbon », révèle d’ailleurs comment le Président compte faire pour régler la question dans les pays émergents : assurer son « financement » et donc en clair faire payer les pays riches. « Dans ces pays, nous devons accélérer le financement des énergies renouvelables mais aussi de l’énergie nucléaire, dont le rôle est clé car il s’agit d’une énergie à la fois pilotable et décarbonée », écrit-il.
D’autres mesures de contrainte sur les entreprises et sur l’économie sont prévues : Macron veut que « le coût de l’investissement » soit « à l’avenir plus élevé pour un acteur qui s’engage dans le secteur fossile » : « Nous avons besoin d’un taux d’intérêt vert et d’un taux d’intérêt brun. » La quatrième proposition propose même un « un choc financier pour aider les pays les plus vulnérables à financer leur transition » au moyen d’une « politique budgétaire et monétaire non orthodoxe » : en clair, dépenser, dépenser, dépenser, sans souci des conséquences, en augmentant notamment les « droits de tirage spéciaux » du FMI pour « financer l’action climatique et la préparation face aux pandémies dans les pays les plus pauvres », notamment par le biais de prêts quasi gratuits. Réchauffement et covid (ou covid +1) jouent ici le rôle d’épouvantails pour attraire l’argent public, mais aussi privé sous le pilotage des Etats. Derrière les mots, c’est le socialisme international qui est augmenté : la redistribution des richesses et – comme toujours en socialisme – l’atteinte aux libertés et aux richesses du plus grand nombre.
Les investissements de la France pour financer la transition « verte » se chiffrent déjà en milliards : le Bangladesh bénéficiera d’un milliard d’euros français au titre du « nouveau fonds sur les pertes et les préjudices » ainsi que d’un prêt équivalent du FMI, le tout en accélérant la marche vers la mondialisation. Macron ne veut-il pas « identifier aussi des mécanismes de gouvernance à l’échelle mondiale sur les défis les plus vitaux qui vont s’imposer dans les prochaines décennies, à commencer par celui de l’accès à l’eau : la France et le Kazakhstan organiseront à ce sujet un sommet One Planet en marge de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, en septembre 2024 ».
Le Pacte mondial de Macron, un passeport pour le socialisme
Dans ce vaste marché mondial créé de toutes pièces, Emmanuel Macron veut aussi faire rémunérer les « services rendus par la nature » pour « séquestrer le carbone » : « Les pays qui disposent des plus grandes réserves de carbone et de biodiversité, notamment dans les trois grands bassins de forêts tropicales, doivent obtenir beaucoup plus de ressources en échange de la conservation de ces réserves vitales. » Il s’agit en réalité d’un impôt prélevé mondialement, sans retour. A quoi le Président veut ajouter davantage de paiements pour les émissions carbone à travers une nouvelle « Bourse internationale du carbone et de la biodiversité ».
La France s’engagera aussi dans la protection de l’Océan avec la tenue d’une conférence conjointe avec l’ONU, notamment pour la lutte contre la pollution plastique – dont les pays du sud-est asiatique sont responsables à plus de 80 %. L’Occident devra-t-il encore payer et se soumettre à des règles plus ou moins absurdes pour des dommages causés par autrui ?
Pour finir, Emmanuel Macron plaide pour la réforme du système monétaire international mis en place à Bretton Woods, afin d’y faire entrer les pays émergents et accentuer le rôle du FMI et de la Banque mondiale dans le financement de la « transition écologique ».
Pour résumer : de nouvelles atteintes aux souverainetés, de nouvelles charges pour les pays développés et plus de pouvoir pour les organisations internationales sont à prévoir au nom de la prétendue responsabilité humaine à l’égard du « réchauffement climatique ». Avec cela en tête, on s’étonnera moins de l’arrière-plan que Macron a voulu donner à ses vœux du Nouvel an : un alignement égalitaire de drapeaux avec celui de la France noyé dans la masse. Ou plus exactement, l’image d’une Macronie étendue au monde entier, afin que tout le monde souffre « pour la planète ».