Pandémies : l’OMS peine à convaincre avec son traité mondialiste, mais veut réviser son RSI

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Tout devait se concrétiser lors de la 77e Assemblée mondiale de la santé qui s’ouvre le 27 mai. Mais il est très vraisemblable que le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) patiente pour cet accord « historique » qui entend coordonner et imposer une riposte mondiale globale aux futures pandémies via un cadre juridiquement (très) contraignant. Après deux ans de négociations, le traité mondialiste ne remporte pas encore l’adhésion générale et suscite de nombreuses oppositions. Cependant, la révision du Règlement Sanitaire International (RSI), lancée en 2022, va voir proposer un certain nombre d’amendements dont la teneur est aussi largement problématique en ce qui concerne les libertés individuelles.

Ce qui est clair, c’est qu’un processus est enclenché et que l’OMS fera tout pour atteindre ce double objectif déclaré : en cas d’échec, une nouvelle Assemblée supplémentaire pourrait être convoquée plus tard cette année. Dans le média en ligne Mercator, le professeur de droit australien, Augusto Zimmermann, se demande à juste titre si l’institution se ne transformerait pas en parfait « tyran mondialiste ».

 

Un traité de l’OMS pour « protéger l’ensemble des citoyens et des citoyennes du monde »

« Faute de temps » nous dit-on… Faute d’entente surtout ! En janvier déjà, Anne Dolhein commentait les obstacles nombreux dont s’offusquait Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. Depuis, partout, de nombreux gouvernements ont contesté les modalités de ce traité international sur les pandémies. Le ministre britannique de la Santé a déclaré : « En aucun cas nous ne permettrons à l’OMS d’avoir le pouvoir d’imposer des confinements. » La Suisse n’est « pas prête à accepter le texte dans son état actuel ». Les quelque 48 pays africains voudraient, eux, un mécanisme concret de financement durable…

« L’absence de traité sur les pandémies vaut mieux qu’un mauvais traité sur les pandémies », en a conclu l’ancienne ministre britannique conservatrice, Suella Braverman. Mais il semble que l’OMS en fasse une nécessité, une évidence, une promesse, liée à la menace du futur : « La question n’est pas de savoir s’il y aura une nouvelle pandémie, mais de savoir quand elle surviendra », a argué l’un de ses responsables.

Toutefois, la vraie menace réside plutôt dans le traité lui-même, dixit l’ancien sous-secrétaire général de l’ONU et professeur, Ramesh Thakur : « L’ensemble des changements apportés à l’architecture de la gouvernance mondiale de la santé transformera effectivement l’OMS d’une organisation consultative technique proposant des recommandations, en une autorité supranationale de santé publique qui dira aux gouvernements ce qu’ils doivent faire. »

A regarder de plus près, cette « proposition d’accord » entend que les 194 Etats membres mettent en œuvre une « surveillance collaborative » et cèdent à l’OMS leur pouvoir de décider si, oui ou non, il y a une pandémie. En sus, dans le cadre du principe One Health, « Une seule santé », tout ce que l’OMS qualifiera de préoccupation environnementale ou sociale pour la prévention, la préparation et la réponse aux pandémies, suffira à activer son propre pouvoir d’intervention et à tout changer radicalement.

Autant dire qu’on peut voir très large.

 

Des amendements liberticides au RSI pour saper la souveraineté des Etats ?

En raison des dissensions, rien ne sera adopté en l’état. Faut-il se réjouir pour autant ? La seule révision du RSI, deuxième volet à l’ordre du jour de cette Assemblée, fournit suffisamment de quoi s’inquiéter… Instrument international juridiquement contraignant, liant l’ensemble des 194 Etats membres qui ont ratifié ce règlement et l’OMS, le RSI se voit adjoindre 307 propositions d’amendements qui seraient une réponse au manque de respect dont ont fait preuve les Etats quant à leurs obligations lors de la crise du Covid.

Mais, comme le notent deux universitaires dans un article étayé sur OpinioJuris, « les résultats de ces processus ont le potentiel d’affecter les moyens de subsistance, les vies, la santé et les droits de l’homme des individus dans le monde, entre autres parce que les amendements proposés donneront, s’ils sont adoptés, des pouvoirs “d’urgence” uniques à l’OMS et en particulier à son Directeur général (DG) ».

Le directeur général aura ainsi le pouvoir de déclarer lui-même une « urgence potentielle de santé publique », note le Pr Zimmermann, et ce sont les membres du Comité d’urgence, qu’il aura choisis en amont, qui seront chargés de prendre les décisions finales concernant les mesures. Les Etats parties devront nommer, pour leur part, une autorité nationale RSI de coordination.

Confinements, restrictions de voyage, examens médicaux forcés, vaccinations obligatoires, isolement et quarantaine… Les conséquences pourraient être désastreuses sur la jouissance des droits humains fondamentaux, parmi lesquels le droit à l’autonomie corporelle et au choix de produits médicaux sûrs et efficaces. Quant aux passeports vaccinaux dont on a déjà pâti, ils sont bien là, renommés « documents de santé » : les informations médicales personnelles seront fournies à l’OMS et pourront être divulguées à des tiers. La recherche, elle, sera contrôlée, et le débat scientifique censuré, pour éviter, bien évidemment, toute désinformation complotiste.

« Pour donner un dernier exemple, ajoute le Pr Zimmermann, les amendements proposent que la référence actuelle dans l’article 3 du RSI au “plein respect de la dignité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales de la personne” soit remplacée par “l’équité, la cohérence et l’inclusivité” » : même le vocabulaire droit-de-l’hommiste a laissé sa place aux impératifs radicaux de l’Etat woke.

 

Pour un organisme mondialiste, les pandémies sont avant tout un moyen

Il est d’ailleurs à craindre que le refus réussi d’un accord mondial sur les pandémies ne pousse les pays à obtempérer, bon gré mal gré, pour un certain nombre d’amendements du RSI ; et il suffit de 50 % des Etats membres (98 pays) pour obtenir une révision.

Tout cela est évidemment de très mauvais aloi.

Le député européen néerlandais Rob Roos le rappelait au début du mois : l’OMS est, en réalité, une organisation financée à 80 % par des fonds privés. Le plus grand donateur privé étant la très gauchiste Fondation Bill & Melinda Gates (592 millions de dollars), suivie par GAVI – Vaccine Alliance, gérée par Gates (413 millions de dollars).

Et elle est, qui plus est, notoirement associée au Parti communiste chinois. Dès avril 2020, rappelle le Pr Zimmermann, le journaliste Hinnerk Feldwisch-Drentrup notait dans Foreign Policy : « Pékin a réussi depuis le début à diriger l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a reçu à la fois des financements de la Chine et qui dépend du régime du Parti communiste à de nombreux niveaux. Ses experts internationaux n’ont eu accès au pays que lorsque le directeur général Tedros Adhanom a rendu visite au président Xi Jinping fin janvier. »

L’organisation a toujours félicité le régime communiste chinois pour son « utilisation intransigeante et rigoureuse des mesures non pharmaceutiques », y compris les techniques de confinement soigneusement copiées : bizarrement, elle a toujours fermé les yeux sur les risques de prison ou même d’exécution en cas de non-respect de ces mesures…

Quant à son chef suprême, l’Ethiopien Tedros Ghebreyesus, ancien marxiste, la Chine l’a largement soutenu dans son accession à la tête de l’OMS en 2017, puis en 2022.

Des accords sous de tels auspices ne peuvent qu’augurer le pire.

 

Clémentine Jallais