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Mad Max, Fury Road ouvre un nouveau chapitre des aventures de Max le Fou, héros cinématographiques des années 1980, un des rôles les plus célèbres de Mel Gibson, remplacé ici par un acteur plus jeune. Les trois premiers opus avaient développé tout un univers unique, repris dès le titre ici, route furieuse. Dans une société décomposée, survivent des pirates qui suivent les routes, et se conduisent en prédateurs impitoyables contre tous ceux qu’ils croisent. Ces films comprennent une dimension d’utopie négative, en cultivant une esthétique surchargée d’un goût discutable, mais assez unique.
Mad Max, Fury Road: une réussite à laquelle nous n’adhérons pas pleinement
Mad Max, Fury Road ne s’adresse qu’aux amateurs. Les autres pourront trouver sa violence insupportable, par laquelle cet univers typique, fidèlement prolongé, peut être plus ridicule qu’effrayant. Le film ne peut être vu que par des adultes avertis ou grands adolescents. Comme dans les opus précédents, l’opinion du spectateur, s’il n’est pas d’emblée hostile, oscille entre reconnaissance d’une grande œuvre bizarre et dénonciation d’une réputation surfaite. La dimension d’utopie négative, le dictateur local qui se fait adorer comme un dieu par ses disciples guerriers dans une microsociété guerrière et esclavagiste, présente un intérêt réel. Ceux qui s’évadent de ce monde hostile et délirant réussiront-ils à regagner la mystérieuse Terre Verte, prospère et libre ? Ou ne serait-ce qu’un paradis métaphorique pris par erreur au premier degré ? Le suspens est véritable et complet. Certes le spectateur se doute de la survie probable de Max. Un Max qui s’avère peut-être un peu terne ici, et passe presque au second plan derrière le rôle féminin principale, l’Impératrice interprétée par une Charlize Theron méconnaissable.
Il y a un véritable travail de reconstitution d’un univers. La décomposition du langage, bien observée, inquiète d’autant plus que, aujourd’hui, la réalité rejoint la fiction dans certains quartiers. Les amoureux de belles mécaniques apprécieront particulièrement les véhicules singuliers, au cœur du concept. Les paysages désertiques namibiens sont superbes. Toutefois, le film souffre de quelques longueurs : on aurait pu en retrancher sans difficulté une vingtaine de minutes. Mais, dans l’ensemble, Mad Max, Fury Road est, dans son genre très particulier, une réussite à laquelle on avouera ne pas pleinement adhérer…