Algérie : troisième révision constitutionnelle pour Bouteflika

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Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika.

 
Décidément, les révisions de Constitution sont à l’ordre du jour. En Algérie, le président Bouteflika vient ainsi de faire adopter par le Parlement une nouvelle révision constitutionnelle. Un exercice qui est devenu comme une seconde nature pour lui, puisque, depuis son arrivée au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika en est à la troisième.
 
Dimanche, le Parlement algérien a adopté un projet de révision de la Constitution, prévoyant à terme la fin de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, avec le rétablissement de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Une précédente révision avait permis à Abdelaziz Bouteflika de se dispenser de cette règle, puisque, à 78 ans, il en est actuellement à son quatrième mandat. Selon le vote des députés algériens, il pourrait cependant envisager de briguer un cinquième. Mais non pas prétendre à une présidence à vie, comme certains lui en prêtaient l’intention. Il est vrai que le président Bouteflika a dû faire face, ces dernières années, à un certain nombre de soucis de santé…
 

Troisième révision constitutionnelle en Algérie

 
Ce projet, qui a été voulu par le chef de l’État – peut-être pour démentir la volonté qui lui était donc prêtée de diriger l’Algérie à vie, a été approuvé par 499 parlementaires. Deux ont voté contre et seize se sont abstenus, a précisé le président du Sénat, Abdelkader Bensalah. Il a donc été très largement adopté, puisqu’une révision de la Constitution algérienne doit recueillir l’adhésion des trois quarts des 462 députés et 144 sénateurs.
 
Parmi les autres nouvelles dispositions votées par le Parlement algérien, la loi fondamentale interdit désormais aux Algériens possédant une autre nationalité d’accéder aux hauts postes dans la fonction publique. Cette mesure, qui peut paraître de bon sens, et qui devrait peut-être inspirer le gouvernement français pour lequel la bi-nationalité représente actuellement un écueil politique, n’a cependant pas plu, comme on pouvait s’y attendre, à la communauté franco-algérienne. Mais peut-être les Algériens réfléchiront-ils désormais à deux fois avant de se lancer dans une demande de carte d’identité française…
 

Bouteflika face au danger islamiste

 
Par ailleurs, la nouvelle loi « consacre l’alternance démocratique par le moyen d’élections libres » et constitue « un rempart contre les aléas des changements politiques », a expliqué le premier ministre Abdelmalek Sellal. Autrement dit, si une majorité islamiste venait à prendre le pouvoir, elle ne pourrait légalement modifier certains points de la Constitution. En théorie, bien sûr. On ne voit pas ce qui empêcherait alors une nouvelle majorité de dénoncer le libéralisme de la démocratie, ou d’user de toute autre considération lui permettant d’avoir les mains libres…
 
En revanche, le premier ministre a éludé la réponse à une question de la presse concernant un éventuel remaniement ministériel, en affirmant qu’il n’en était pas question pour l’heure puisque cela dépendait uniquement d’une décision présidentielle.
 

François le Luc