FANTASTIQUE (ENFANTS)
Alice de l’autre côté du miroir ♥♥♥


 
Alice de l’autre côté du miroir est la suite directe du très discuté Alice au Pays des Merveilles de Tim Burton. Ce dernier film, datant de 2010, était une adaptation très personnelle, pour tout dire une transposition radicale, du célèbre roman de Lewis Carroll. Et un gros succès commercial, d’où l’idée de lui donner cette suite. Nous n’avions pas été pleinement convaincu à l’époque par la transposition de la fillette en jeune adulte ; insister sur le non-sens du Pays des Merveilles avait conduit à un film fort peu structuré, à la narration difficilement compréhensible pour le jeune public, ou même l’adulte distrait.
 
Six ans plus tard, les mêmes acteurs, dont Mia Wasikowska dans le rôle d’Alice et Johnny Depp dans celui du Chapelier Fou interprètent la suite de l’histoire. Cette suite, qui reste fondée sur l’univers fantastique de Lewis Carroll, repose sur un scénario original. Ce dernier constitue une bonne surprise, réussit à distraire tout en donnant la colonne vertébrale narrative qui avait tant manqué au premier opus. Aussi, chose fort rare, Alice de l’autre côté du miroir s’avère très supérieur au film précédent.
 

Alice de l’autre côté du miroir : un plaisir devenu trop rare

 
Alice, jeune femme énergique, capitaine de vaisseau à l’époque victorienne – profession des plus improbables, mais il s’agit d’un conte – bascule à nouveau dans le Pays des Merveilles, via un miroir, qui justifie le titre. Alice retrouve son ami le Chapelier Fou. Malheureusement, il est fort malade, profondément dépressif, et, en ce monde singulier, pourrait en mourir. Il évoque sa famille, qu’il déclare vivante. Pratiquement personne n’accorde de crédit aux élucubrations d’un fou, à la famille réputée décédée depuis longtemps. Alice décide pourtant de tout faire pour sauver son ami, y compris au besoin de défier le Maître du Temps, afin de retrouver la famille du Chapelier Fou avant sa disparition, ou du moins d’en apprendre davantage. Le scénario, séduisant, explique bien des choses, et jusqu’aux personnages les plus extravagants et peu sympathiques comme la Reine de Cœur, leur donnant une dimension presque tragique, sans trahir l’esprit de Lewis Carroll.
 
Alice de l’autre côté du miroir étonne par la beauté de ses décors fantastiques, de ses lumières. Le film propose une aventure visible par toute la famille, plaisir devenu trop rare. Tout n’est certes pas parfait ; on déplorera quelques réflexions pas très loin d’un féminisme convenu. Mais le spectateur échappe au matraquage idéologique trop courant, et passe un fort bon moment.
 

Hector Jovien

 
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