Les alliés conservateurs d’Angela Merkel réclament la fermeture des frontières de l’Allemagne aux clandestins

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Les alliés conservateurs du chancelier allemand Angela Merkel ont affirmé le week-end dernier que l’Allemagne devait à tout prix limiter le nombre de réfugiés qu’elle accueille, voire fermer ses frontières, alors que le pays fait face à un afflux massif de clandestins depuis plusieurs semaines.
 
Près de 800.000 immigrants sont attendus cette année dans le pays le plus riche de l’Union européenne, et les plaintes se multiplient de la part d’hommes politiques, de Länder fédéraux et de plusieurs municipalités qui ne peuvent assumer de telles entrées.
 
Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a affirmé que l’Europe devait absolument limiter cet afflux, et plusieurs membres du parti bavarois CSU (Union chrétienne-sociale), allié conservateur d’Angela Merkel, a appelé l’Allemagne a fermer ses frontières aux clandestins. Le Länd de la Bavière partage une frontière avec l’Autriche ; elle a assumé une grosse part de ce flux continu de clandestins.
 

L’allié bavarois d’Angela Merkel veut fermer les frontières de l’Allemagne aux clandestins

 
« Si autant de chercheurs d’asile continuent à entrer en Allemagne que ces dernières semaines, nous n’aurons pas d’autre choix que d’arrêter temporairement d’accueillir les personnes et de leur fermer nos frontières », a déclaré Stephan Mayer, membre du CSU.
 
A l’heure actuelle ce sont chaque jour des milliers de personnes qui entrent en Allemagne, attirés par une politique d’asile relativement libérale et de généreuses aides sociales. Pour la seule journée de vendredi, 6.750 personnes sont entrées en Bavière ; 6.000 nouveaux clandestins s’y sont ajoutés samedi.
 
De son côté, Angela Merkel a affirmé que l’Allemagne devait affronter le problème plutôt que d’essayer de s’en débarrasser. Pour elle, construire une clôture est « injustifié » puisque les clandestins trouveraient alors un autre moyen d’entrer en Europe. Relevons ce sophisme, répété en boucle par les médias : quoi de plus simple que d’interdire de louer un logement à un clandestin, de l’embaucher, de lui supprimer toutes les aides « sociales », de réformer le droit du sol et des regroupement familiaux et de mener une vigoureuse politique de reconduite aux frontières ?
 

Alors qu’Angela Merkel affirme que l’Allemagne peut supporter la crise, ses alliés conservateurs veulent fermer les frontières

 
Elle a ajouté que l’Allemagne peut se charger d’une si « lourde tâche », à condition d’accélérer la procédure de demande d’asile et de mieux protéger ses frontières, mais aussi d’examiner les raisons qui poussent les personnes à partir. Le meilleur est pour la fin : elle soit s’assurer d’une bonne distribution des clandestins dans tous les pays d’Europe.
 
Résultat de cette politique migratoire menée depuis plusieurs semaines, la popularité d’Angela Merkel s’est effondrée dans les sondages, pour atteindre son plus bas niveau depuis quatre ans. Les partis conservateurs traditionnellement alliés du chancelier gardent en revanche 40 % d’opinions favorables. Le rejet populaire de la politique d’accueil des clandestins est indiscutable.
 
C’est ce qui a amené plusieurs de ses alliés à décider que le moment était venu de faire pression sur Merkel : « Nous ne pouvons pas sauver le monde entier », a affirmé le ministre bavarois des Finances et membre du CSU, Markus Söder.
 

51 % des Allemands affirment aujourd’hui avoir peur de cet afflux massif de clandestins dans leur pays

 
Pour Lorenz Caffier, du parti des chrétiens démocrates CDU, ce sont même1,5 million de réfugiés qui pourraient arriver en Allemagne cette année alors que les Länder ont déjà « atteint leur limite ».
 
Les sociaux-démocrates, coalition partenaire d’Angela Merkel, font le même constat : l’Allemagne atteint une limite qu’il serait inconscient de dépasser.
 
Du côté du peuple, cette vague migratoire inquiète sérieusement : 51 % des Allemands affirment désormais qu’ils sont effrayés par ces « réfugiés »… Soit une majorité. Il y a trois semaines, ils n’étaient « que » 38 % à se dire effrayés.
 
En Autriche, la réponse populaire est également claire : le parti anti-immigration FPÖ est désormais crédité de 35 % des voix aux prochaines élections du 11 octobre à Vienne, un point de moins seulement que le SPÖ, qui dirige la capitale depuis 1945 !
 
En Finlande, plusieurs manifestions « pro » ou « anti » immigration se sont tenues dans tout le pays samedi dernier… Partout en Europe le sujet occupe, et préoccupe.
 

Béatrice Romée