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Fin de la controverse Ă  propos d’“Amoris laetitia” ? C’est ce que pense le cardinal Walter Kasper

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Après la publication officielle de la lettre du pape François aux Ă©vĂŞques du grand Buenos Aires en Argentine les fĂ©licitant de leur interprĂ©tation – « la seule possible Â» – sur l’accès dans certaines circonstances des divorcĂ©s remariĂ©s Ă  la communion dans le cadre des Acta Apostolicae Sedis, le cardinal Walter Kasper a annoncĂ© la Â« fin de la controverse douloureuse Â» Ă  propos de l’exhortation post-synodale Amoris laetitia. ElevĂ©e au rang de « magistère authentique Â», la lettre privĂ©e du pape signe Ă  son avis la fin du dĂ©bat : « La grande majoritĂ© du peuple de Dieu a dĂ©jĂ  reçu cette lettre avec gratitude et peut dĂ©sormais se sentir confirmĂ©e Â» en ce sens, a-t-il Ă©crit dans une tribune publiĂ©e par le site germanophone de Radio Vaticana.
 
Ceux qui critiquent Amoris laetitia se rendent coupables d’« objectivisme moral unilatĂ©ral Â» qui ne sait pas tenir compte « de l’importance de la conscience personnelle par rapport Ă  la moralitĂ© de l’acte Â».
 

“Amoris laetitia” : le cardinal Walter Kasper sonne la fin des dĂ©bats

 
L’enthousiasme du cardinal Kasper n’a rien d’étonnant puisqu’il a Ă©tĂ© le porte-drapeau depuis l’origine des modifications apportĂ©es – de plus en plus explicitement aujourd’hui – par l’exhortation apostolique dont l’appartenance au magistère est elle-mĂŞme controversĂ©e du fait qu’elle contredit un certain nombre d’enseignements constants, sans qu’il ait Ă©tĂ© rĂ©pondu aux « Dubia Â» soumis au pape Ă  ce propos par quatre cardinaux.
 
Le cardinal allemand affirme dans sa tribune que la conscience doit prendre note des commandements objectifs de Dieu. « Mais des commandements objectifs universellement valides (…) ne peuvent pas ĂŞtre appliquĂ©s mĂ©caniquement ou par simple dĂ©duction logique Ă  des situations concrètes, souvent complexes et dĂ©routantes Â», a-t-il affirmĂ©. Et de prĂ©ciser que cela n’a rien Ă  voir avec « l’éthique de situation qui ne connaĂ®t aucun commandement universel, qui ne concerne pas des exceptions au commandement Â» : il s’agit au contraire selon lui de ce qui est compris en tant que conscience situationnelle par la vertu cardinale de prudence Â». Le cardinal Kasper a ainsi suggĂ©rĂ© une analogie par rapport Ă  la diffĂ©rence entre le meurtre et l’homicide involontaire lorsqu’on considère un homicide du point de vue de la loi pĂ©nale positive.
 

La fin de la controverse sur “Amoris laetitia” ? Seul un cĂ´tĂ© en est persuadé…

 
Cela ne manque pas d’étonner… Pour les divorcĂ©s remariĂ©s qui prennent dĂ©libĂ©rĂ©ment la dĂ©cision de vivre ensemble comme mari et femme, comment comparer cela Ă  un acte involontaire ?
 
Mais pour le cardinal Kasper, la nouvelle interprĂ©tation saluĂ©e par le pape François est pleinement prĂ©sente « dans l’enseignement de Thomas d’Aquin et du Concile de Trente Â». « Ce n’est pas une nouveautĂ©, mais le renouveau d’une vieille tradition opposĂ©e aux contraintes nĂ©o-scolastiques Â», a-t-il dĂ©clarĂ©, se rĂ©fĂ©rant au concile Vatican II et son enseignement Ă  propos de la conscience, « centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire oĂą il est seul avec Dieu et oĂą sa voix se fait entendre Â» (Gaudium et Spes, 16).
 
Cette formulation délibérément choisie par le cardinal indique bien que selon lui, il est des divorcés remariés qui agissent non par erreur d’appréciation, mauvaise connaissance de la loi divine ou en raison de circonstances qui annihileraient totalement leur capacité à faire le bien (comme si l’homme pouvait être tenté au-delà de ses forces) mais en écoutant la voix de Dieu et donc sa volonté. Comme si Dieu pouvait vouloir le mal.
 

Jeanne Smits