Depuis quelques mois, le Premier ministre britannique, poussés par les piètres résultats électoraux des conservateurs aux élections partielles et la popularité croissante du parti indépendantiste UKIP, avait annoncé qu’il voulait limiter le nombre d’entrées de migrants européens en Grande-Bretagne. Il vient d’y renoncer.
Cameron renonce sous la pression d’Angela Merkel
Quarante-huit heures avant de faire l’annonce officielle des mesures promises, David Cameron a cédé à la pression du chancelier allemand Angela Merkel, qui était à Londres pour rencontrer son homologue mercredi. Merkel avait prévenu qu’elle préférait voir la Grande-Bretagne sortir de l’Union européenne plutôt que de laisser remettre en cause la libre-circulation des personnes.
David Cameron a renoncé à son projet de limiter les entrées de migrants européens et proposé à la place, pour répondre ne serait-ce qu’un peu aux attentes de son électorat, d’imposer des restrictions sur les crédits d’impôts, les allocations familiales, l’allocation aux demandeurs d’emplois, l’allocation logement ou l’accès aux logements sociaux pour les nouveaux venus.
L’Union européenne impose l’immigration au Royaume-Uni
C’est un nouvel écran de fumée : les lois européennes empêchent d’interdire l’accès à certaines allocations aux citoyens de l’UE en raison de leur pays d’origine. Cette poudre aux yeux pour calmer l’opposition eurosceptique révèle surtout que les politiques sont toujours prêts à trahir le peuple dès que les puissants exercent sur eux des pressions.
C’est sans doute le plus grand mensonge de la démocratie moderne : les grands sont incapables d’entendre le peuple. L’Europe est intouchable ; c’est le modèle d’intégration régional hargneusement défendu.