Des catholiques de Malte interpellent leurs évêques sur la communion aux divorcés remariés

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Dans une pleine page publiée par le Times of Malta du 25 janvier, des fidèles laïcs interpellent les évêques de Malte à propos de leurs directives de mise en œuvre de l’Exhortation apostolique Amoris laetitia, appelant à «  la véritable miséricorde » et à la « repentance ». Le document des évêques, qui eut les honneurs de l’Osservatore Romano, affirmait que les prêtres ne devaient refuser ni l’absolution ni l’accès à la communion aux divorcés remariés qui affirment se sentir en paix avec le Seigneur. C’est une véritable correction fraternelle qu’ont décidé d’exercer ces catholiques de Malte, et ils n’ont pas mâché leurs mots.
 

Les évêques de Malte interpellés

 
S’identifiant comme les « membres de Veri Catholici », ils écrivent : « Vous avez permis que les Très Saints Corps et Sang de Notre Seigneur et Maître soient de nouveau crucifiés et torturés dans les bouches et les cœurs d’adultères et de fornicateurs souillés et impénitents. »
 
Ce langage, c’est le moins qu’on puisse dire, n’est pas dans l’air politiquement correct du temps… Mais les rédacteurs ont largement emprunté leurs mots aux Evangiles, citant les paroles de l’Apôtre pour rappeler que les gens de cette sorte « n’entreront pas au royaume des cieux ». Et de rappeler celles de saint Matthieu demandent de ne pas donner les choses saintes aux chiens ni des perles aux pourceaux.
 

Les catholiques de Malte se mobilisent dans la presse locale

 
Qu’ils « tremblent d’une sainte peur », lancent ces catholiques intrépides aux pasteurs qui ont renoncé devant leur tâche, qu’ils songent au jugement qui attend chacun, qu’ils prennent la mesure de « l’abominable document » qu’ils viennent de publier !
 
Invoquant saint Thomas d’Aquin pour rappeler que même Paul s’était opposé publiquement à Pierre, comme chaque fidèle peut le faire lorsqu’il y va de la foi, les « Veri Catholici » publient des extraits du Concile de Trente ainsi que la lettre de 1994 aux évêques du monde entier de la Congrégation pour la doctrine de la foi à propos de l’accès à la Sainte Eucharistie et des divorcés remariés.
 
La mise en page, le langage, la forme de cette interpellation ont quelque chose de très désuet. Manière de montrer que la vérité ne change pas ?
 

Communion et divorcés remariés : la contradiction dans les termes

 
Quoi qu’il en soit, la lettre citée est récente à l’aune du temps de l’Eglise, et elle est très claire sur la question du discernement et du for interne de la conscience, centrale dans Amoris laetitia. Désignant explicitement ceux qui vivent ensemble comme mari et femme sans être légitimement mariés comme devant être exclus de l’accès à la communion, le texte signé à l’époque par le cardinal Ratzinger notait que même s’ils estimaient en conscience devoir pouvoir le faire, « vu la gravité de la matière » et en vue du « bien spirituel » de ces personnes, les prêtres ont le « grave devoir » de leur signifier qu’« un tel jugement de la conscience contredit ouvertement l’enseignement de l’Eglise ».
 

Anne Dolhein