Le CFPB de Biden incarne l’intersectionnalité de l’arc-en-ciel

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Ainsi Kristen Clarke, chef de la division de la « régulation civique » au département de la justice de Biden, a-t-elle envoyé le douze octobre ce message aux banques : « Cette recommandation rappelle aux prêteurs que refuser l’accès au crédit à quelqu’un uniquement à cause de son statut réel ou perçu d’immigrant peut violer la loi fédérale. » Bizarre : l’usage de ce « peut » indique à lui seul que Mme Clarke n’a aucune preuve d’une violation concrète de la loi par les banques. Et quand Rohit Chopra, directeur du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB) affirme qu’il ne « permettra pas aux entreprises d’utiliser le statut de l’immigration comme prétexte à une discrimination illégale », il ne fournit pas de preuve non plus que des banques justifient une discrimination illégale en traitant des clients légitimes en migrants illégaux.

 

Quand Biden finance les coyotes avec son CFPB

D’une part la loi américaine (sur ce point connue sous le nom de Regulation B) n’interdit pas de prendre le statut de l’immigrant en compte pour évaluer l’opportunité d’un prêt et, surtout, les banques ont un aiguillon très puissant pour les dissuader de prêter aux immigrés illégaux : le bon sens. Le poids des emprunts non remboursés réduit leurs profits et pèse ainsi sur les autres clients ; et l’argent prêté aux illégaux finit le plus souvent dans la poche des « coyotes », les passeurs qui leur ont fait traverser illégalement la frontière du Mexique. Cependant les banques sont sensibles aux pressions des agences gouvernementales, car celles-ci peuvent lancer des investigations pour discrimination qui, même lorsqu’elles n’aboutissent à rien, font traîner leurs relations avec le gouvernement. C’est avec de telles menaces que Georges Bush junior avait poussé le système bancaire à augmenter ses prêts à haut risque, ce qui amena le krach de 2008.

 

Une fille de l’intersectionnalité arbore l’arc-en-ciel

Mais le profil de ceux qui font pression est plus intéressant encore que la méthode. La campagne de cette année a été poussée par un blog du CFPB qui est tenu par une certaine Sonia Lin. Il suffit de consulter son profil pour voir que c’est la figure même de l’intersectionnalité. Ce cadre confirmé (Senior) est fille d’immigrés, elle a travaillé pour plusieurs groupes militant en faveur de l’immigration, elle est non blanche, et arbore, en plus du drapeau arc-en-ciel, les différents autres drapeaux de la complexité de genre avec le hashtag « unite together ». Elle se définit comme une « conceptrice de politiques, conseiller juridique, apte à résoudre les problèmes stratégiques » spécialisée dans les « travailleurs immigrés et leurs familles ». En somme son cœur de métier est l’aide à l’invasion, mais elle n’en arbore pas moins toutes les couleurs de l’arc-en-ciel : l’arc-en-ciel est une cause unique, celle du monde ouvert de demain, que l’intersectionnalité des militants et la convergence des luttes doivent amener.

 

Pauline Mille