Charlottesville : Jason Kessler, ancien supporter d’Obama – entre extrémismes de droite et de gauche, la frontière est ténue

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Après les violences de Charlottesville ce week-end, l’organisateur du rassemblement d’extrême-droite Jason Kessler a été chassé de sa propre conférence de presse par des contre-manifestants.

 
L’organisateur de la réunion des « suprémacistes blancs » de Charlottesville en Virginie, aux Etats-Unis, était naguère un supporter de Barack Obama et il a même milité au mouvement Occupy Wall Street. Jason Kessler, aujourd’hui présenté par la presse comme partisan de l’extrémisme de droite, serait-il donc un extrémiste tout court, naviguant finalement en toute logique entre cette « droite » et cette « gauche » radicales dont l’opposition dialectique a beaucoup du trompe-l’œil ? Quand la presse mondiale fond sur le « racisme » de Trump et des Etats-Unis en général en exploitant jusqu’à la corde le tragique incident de Charlottesville, elle donne en quelque sorte dans le panneau.
 
C’est une organisation de gauche, le très « antiraciste » Southern Poverty Law Center (SPLC) qui sert la vérité – une fois n’est pas coutume – en révélant les rumeurs semble-t-il bien fondées sur le passé bariolé de Jason Kessler, telles qu’elles circulent sur des sites qu’il qualifie de « nationalistes blancs ». Dans un discours diffusé sur internet, Kessler semble visiblement perturbé par l’interpellation d’une militante d’Occupy Wall Street qui dit l’y avoir côtoyé par le passé.
 

Le « suprémaciste » blanc de Charlottesville, Jason Kessler, supporter d’Obama et d' »Occupy Wall Street »

 
Ce mouvement de l’alter-mondialisme hostile à la finance internationale a de fait les faveurs de l’extrême gauche – il était d’ailleurs soutenu sans faille au temps de son apogée par la presse russe – et celles d’une certaine droite européenne séduite par son discours anti-globaliste, sans comprendre que c’est un mondialisme socialiste qu’il prône. En parfait accord avec le programme des Objectifs du développement durable de l’ONU.
 
Occupy Wall Street s’était fait connaître en 2011 par ses manifestations violentes au service de son objectif la destruction du capitalisme – s’attirant la sympathie de Barack Obama lui-même, ainsi que de Nancy Pelosi, alors leader de l’opposition à la Chambre des représentants des Etats-Unis.
 
Le SPLC souligne que les opinions de « droite » de Jason Kessler n’ont été connues du public qu’en novembre 2016, lui-même affirmant qu’il avait commencé à faire sa « transition » depuis l’extrémisme de gauche en 2013, à la faveur du licenciement d’une responsable de la communication qui s’était autorisée une plaisanterie sur le sida alors qu’elle était en route vers l’Afrique.
 

L’extrémisme de droite et de gauche, même combat

 
Où l’on comprend que les objectifs révolutionnaires sont servis par toutes les agitations de tous les extrémismes, qui se rejoignent très logiquement par leur éloignement symétrique de l’ordre et de la loi naturelle.
 
Quant au conducteur de la voiture qui a tué une femme et blessé plusieurs autres contre-manifestants lors de la réunion « suprémaciste » de Charlottesville, il a lui aussi un passé trouble. Certains sites complotistes se sont empressés d’affirmer que James Alex Fields, Jr, 20, ans était en fait un militant démocrate, quand ils n’ont pas carrément qualifié le dramatique incident de fabrication de l’« Etat profond » cherchant à justifier l’interdiction future de manifestations comme celle de « Unite the Right » organisée par Kessler. Comme toujours la cohérence interne de ces récits suffit à assurer leur diffusion, aucune preuve n’étant avancée – là encore c’est l’agitation qui compte !
 
La presse américaine souligne toutefois que James Alex Fields souffre – vraiment pour le coup – d’une maladie mentale, sa schizophrénie ayant été diagnostiquée alors qu’il était encore petit. Il a déjà été sous médicaments antipsychotiques sans que l’on sache s’il est toujours sous traitement à l’heure actuelle. Vulnérable, donc, à toutes les propagandes.
 

Anne Dolhein