Les coiffeurs irlandais mobilisés pour prêcher le changement climatique

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« A Brush with Climate » : c’est la nouvelle initiative « climato-consciente » du gouvernement irlandais, en français cela donnerait à peu près : « Se frotter au climat » mais en l’occurrence il y a un jeu de mots sur le mot « brush », qui veut dire « brosse ». La dernière initiative saugrenue en date émanant des cercles du pouvoir de la verte Erin consiste en effet à mobiliser les coiffeurs pour prêcher la bonne parole climatique. Car, c’est bien connu, c’est au salon de coiffure qu’on prend son temps pour discuter, échanger sur tout et rien : des conversations de comptoir au carré facilitées par le fait que l’espace d’une heure, le client y est captif.

C’est donc le Département de l’Education irlandais qui a pondu et qui finance ce projet pilote avec le soutient du « Research Ireland Discover Programme » et du Bureau de la durabilité et de l’action climatique de University College à Cork (UCC) : il prévoit de former des coiffeurs et des barbiers afin de les rendre aptes à parler du climat avec leurs clients, mais attention, il ne s’agit pas de faire des remarques du genre « Il fait frisquet aujourd’hui », ou « Mes géraniums ont gelé »… Non, non, il faut recracher la vérité officielle sur le réchauffement causé par l’homme tout en activant le sèche-cheveux. Réglé sur froid ? On l’espère, pour la cohérence du discours…

 

Les coiffeurs propagandistes prêcheront le changement climatique

D’ores et déjà, un budget de 63.000 euros a été alloué au programme de formation qui concerne quatre villes irlandaises et qui est doublement appelé à crever ce plafond : d’abord parce que les prévisions budgétaires publiques irlandaises ont tendance a être fortement sous-évaluées, comme le signale le Spectator de ce jour, et deuxièmement parce qu’il n’y a pas de raison que l’initiative ne gagne progressivement d’autres villes irlandaises.

Le Dr Maria Kirrane de UCC est enthousiaste : le projet permettra de « profiter des endroits où bavarder coule de source ». « Les coiffeurs et barbiers ne se contentent pas de fournir un service aux gens, ils sont un véritable centre de conversation et de rencontres sociales au sein d’une communauté. Leur champ d’action est vaste et leur permet d’atteindre une cohorte de personnes qui ne sont peut-être pas impliquées dans des groupes environnementaux locaux et les canaux habituels de conversation et d’action sur le climat. La relation entre un client et son coiffeur est une relation profondément personnelle qui repose sur la confiance », souligne-t-elle.

Une petite armée de formateurs se tient prête à intervenir au cours des prochains mois pour participer à des « ateliers » où les coiffeurs vont « co-développer avec eux des méthodologies de jeux de rôle qui faciliteront la conversation autour des actions locales en vue de l’atténuation et de l’adaptation du climat » (sic), avec l’objectif de prêcher « les six actions personnelles pour le climat au plus fort impact ». Pour l’instant, l’identité de ces dernières n’a pas été dévoilée.

 

L’Irlande veut former les coiffeurs au jeu de rôle de propagande

Le Dr Kirrane explique que ces séances de formation permettront de « co-créer des exercices de jeux de rôle avec les coiffeurs, qui seront testés et mis en œuvre dans les salons ». « La modification des connaissances, des attitudes et des comportements des coiffeurs serait un indicateur fort de réussite, tout comme tout changement perceptible d’attitude chez les clients », ajoute-t-elle. Comment cela sera-t-il mesuré ? Autre mystère. Mais on comprend bien qu’il s’agit d’un apostolat au service de la religion du climat. Et puisque l’on connaît l’arbre à ses fruits, on pourrait peut-être proposer quelque chose d’assez concret, comme la baisse moyenne des températures d’un centième de degré dans les villes concernées… Ce ne serait pas plus idiot que le programme lui-même !

Cela dit, entre zèle évangélisateur et opération de propagande il y a une différence de taille – la distance infinie entre la vérité et le mensonge.

Les coiffeurs propagandistes seront ainsi formés à contrer quelques-uns des « mythes et malentendus relatifs au changement climatique » et à savoir « comment transformer les attitudes négatives en actions positives ».

 

Le coiffeur ne vous parlera plus de vos vacances mais du CO2 !

Le journaliste du Spectator, Ian O’Doherty, note au passage que votre coiffeuse attitrée risque bientôt de ne plus vous demander où vous partez en vacances, mais à vous encourager à rester chez vous, histoire de ne pas émettre du CO2 en prenant l’avion : « Choisissait plutôt un wigwam durable à Wexford ! »

Personne ne semble avoir pensé à un écueil majeur de l’initiative. Que se passera-t-il en cas de coupe ratée ? Le phénomène n’est pas si rare – et risque de faire capoter la « discussion sur le climat » savamment imposée par votre figaro de service…

 

Jeanne Smits