Lors d’une journée de conférences sur le « Combat spirituel » qui s’est tenue le 25 mars dernier à Menlo Park, Californie, l’archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone, s’est rendu sur place pour faire une brève allocution et pour présider à la consécration des participants à Notre Dame de Fatima. Connu pour ses prises de positions nettes, le prélat s’est exprimé sur l’avortement et l’idéologie du genre, les qualifiant d’entreprises « démoniaques ». Mgr Cordileone a en particulier affirmé que l’avortement est un véritable « culte satanique », comparable aux sacrifices d’enfants au dieu Moloch.
L’idéologie du genre cherche à « effacer l’image de Dieu de la terre », a-t-il déclaré avec force.
L’archevêque a voulu donner aux catholiques accourus dans cette paroisse où se pratique l’adoration perpétuelle des conseils pour la bataille contre l’avortement et les atteintes au mariage, contre cette révolte démoniaque qui progresse dans la société : il faut recourir aux « armes spirituelles ». Celles que Notre Dame de Fatima a si fortement évoquées : prière – et en particulier prière du chapelet – et pénitence.
Voici une traduction intégrale d’après les propos retranscrits de Mgr Salvatore Cordileone.
J.S.
Mgr Salvatore Cordileone appelle au combat spirituel
Ces armes, les ressources que Dieu nous donne nous engagent sur le plan spirituel. Il y a une intensification du démoniaque dans notre société. Vous le remarquez tous, c’est pourquoi vous êtes ici. Pensez au mouvement plus agressif contre la vie dans le ventre de la mère, la vie à ses débuts.
Lorsque nous pensons aux temps bibliques, à l’Ancien Testament, les Israélites se rapprochaient de la culture qui les entourait. Je reviens d’une retraite que nous organisions pour les membres du Cercle de l’Archevêque et cela a été évoqué dans l’un des exposés : il n’y a vraiment rien de nouveau dans le fait que le peuple de Dieu s’adapte à la culture qui l’entoure.
C’est ce qu’ont fait les anciens Israélites qui sont passés au culte païen des Cananéens, lequel consistait à sacrifier des enfants au dieu Moloch. La Bible nous en parle. Le Psaume 106 raconte qu’ils offraient leurs fils et leurs filles, qu’ils les sacrifiaient et que la terre était souillée de leur sang.
Le Lévitique dit au moins trois fois au peuple de ne pas offrir ses enfants à Moloch. Nous voyons cela se produire à d’autres moments dans l’Ancien Testament. Le prophète Baruch, mentionné dans le prophète Ésaïe, évoque la manière dont les chefs du peuple sont passés à ce culte païen. Nous voyons que dans un certain sens, d’une nouvelle manière, cela subsiste aujourd’hui.
L’avortement est un culte satanique
Ceci fait partie du culte satanique : l’avortement et le sacrifice d’enfants. La chose devient assez explicite. Vous savez, lorsque le Texas a adopté sa loi Heartbeat [loi anti-avortement entrée en vigueur en 2022], le premier à la contester fut le Temple satanique, au motif d’une violation de la liberté religieuse. Cela devient donc très explicite.
Et puis si nous réfléchissons, si nous revenons au tout début, « homme et femme, Il les créa », à l’image divine, Il les créa. L’» image divine », le pape saint Jean-Paul II en parle dans sa théologie du corps. Cette notion est très profondément ancrée dans l’Écriture sainte, et même dans la langue hébraïque. L’image de Dieu est la complémentarité homme-femme.
Cette belle création, Dieu l’a faite : l’homme et la femme se complètent l’un l’autre, car pour que la créature humaine soit une image de Dieu, il doit y avoir une communion. L’union des deux est donc source de vie, car Dieu est une communion de personnes. Tout ce que le Père est et possède, Il le donne au Fils, et le Fils le rend au Père. Leur amour mutuel engendre le Saint-Esprit qui partage alors la vie de Dieu avec nous. Ainsi, lorsque Dieu a créé la créature humaine, il ne pouvait s’agir d’un seul type de corps. Lorsqu’Il prend Ève de la côte d’Adam, le mot signifie en fait qu’Il sépare sa créature humaine en deux afin qu’ils puissent se retrouver dans une communion qui donne la vie et qui est totale.
« Un phénomène démoniaque, littéralement »
Voilà le sens du mariage et de la beauté de la complémentarité entre le masculin et le féminin, qui est en train de disparaître dans notre société. Nous voyons bien que l’image de Dieu est peu à peu effacée de la surface de la terre. Ce n’est donc pas de la rhétorique ou de l’exagération poétique que d’appeler ce phénomène démoniaque. C’est littéralement vrai.
Nous devons donc nous engager plus avant dans l’activisme politique et l’éducation des gens, et ainsi de suite, mais surtout utiliser nos armes spirituelles. Merci d’en avoir pris conscience et de diffuser le message… Je suis heureux que nous ayons ici une prière de consécration à la Vierge de Fatima. Vous vous souvenez peut-être qu’en 2017, nous avons consacré l’archidiocèse au Cœur Immaculé de Marie à l’occasion du centième anniversaire des apparitions de Fatima.
Je continue d’insister sur le fait que la consécration n’est pas seulement une belle cérémonie et un beau souvenir, mais que nous devons la vivre. Cela signifie vraiment vivre avec les ressources spirituelles que Dieu nous donne à travers la prière, et en particulier la prière du rosaire. Nous savons que le diable déteste le rosaire. Il déteste notre Sainte Mère ; il faut prier le chapelet tous les jours, le prier en famille au moins une fois par semaine.
Combattre l’idéologie du genre par la prière et la pénitence
Et la pénitence ! Nous devons nous réapproprier la pratique de la pénitence, qui est tellement délaissée. Heureusement, en cette période de carême, les gens s’en souviennent encore dans une certaine mesure. Mais nous devons faire pénitence et surtout jeûner. Il est vraiment bon de jeûner des médias sociaux, de la télévision et de ce genre de choses. Mais il faut aussi le jeûne corporel, le jeûne corporel littéral, qui nous fait ressentir la faim dans notre corps. Cela aide aussi à discipliner l’âme, en faisant de ce jeûne une pratique régulière.
Le vendredi est toujours un jour de pénitence. Les gens pensent que l’Église l’a abandonné. Le vendredi, tous les vendredis de l’année sont jours de pénitence. En fait, l’Église nous encourage toujours, même si cela s’est perdu, à nous abstenir de consommer de la viande le vendredi, et elle nous demande aussi d’accomplir ce jour-là une œuvre de pénitence supplémentaire ou de participer à des œuvres caritatives. C’est donc ce que j’ai demandé aux gens de faire le vendredi pour vivre la consécration.
Et puis, bien sûr, l’adoration. L’adoration de Notre Seigneur dans le Très Saint Sacrement. Quelle chance vous avez ici, à la Nativité, d’avoir une adoration perpétuelle. Nous l’avons dans quelques autres paroisses de l’archidiocèse, alors profitez-en : au moins une heure par semaine devant Notre Seigneur dans le Très Saint Sacrement ! Je suis convaincu que si nous pouvons répandre cela dans tout l’archidiocèse, nous verrons ici de beaux fruits de sainteté et d’évangélisation.