Candidats de la primaire à droite en débat : courage, fuyons la vraie question, celle des frontières !

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Ils étaient sept candidats à la primaire de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet, Juppé, Poisson, Fillon, Coppé, Le Maire et Sarkozy, ils ont parlé de tout lors du premier débat hier, sauf de la seule vraie question, dont dépendent toutes les réponses, celle des frontières. Un manque de courage qui les disqualifie.
 
Il y avait du monde pour regarder le débat, 5,6 millions de spectateurs, un record pour une primaire. Il y a eu tout de suite un sondage pour désigner le vainqueur : Juppé – quelle surprise ! En même temps un autre sondage Louis Harris donnait Juppé et Sarkozy à égalité au premier tour de la primaire à droite et au coude à coude au second, une première. Cependant, malgré cet appareil de commentaires, malgré le battage médiatique, aucun des candidats n’a été bien passionnant.
 

Un premier débat de la primaire à droite sans vraie controverse

 
A gauche sur les réseaux sociaux, on parle de « naphtaline », et pour une fois je me sens d’accord avec la gauche. D’accord aussi avec Bruno Le Maire lorsqu’il s’écria : « Si vous voulez que rien ne change, vous avez tout ce qu’il vous faut sur ce plateau ». Son seul tort fut de s’en excepter. Idem pour Nathalie Kosciusko-Morizet quand elle rappelait : « Le recyclage, ça marche pour les déchets, pas pour les idées ».
 
Que dire de plus de ce débat ? Tout y a été abordé ou presque. Le casier judiciaire des candidats (on a senti un peu d’électricité entre Juppé, Sarkozy, Fillon et Coppé). Les trente-cinq heures. Les impôts et les charges, l’ISF en particulier. Le chômage. La sécurité. On n’a pas manqué de chiffres, de pourcentages. On a même eu droit aux promesses. Juppé s’est risqué à en faire une à la manière de Hollande : si en 2019, dans l’hypothèse où il serait élu, il n’inversait pas la courbe du chômage, eh bien, il aurait « échoué ».
 

Faute de courage, aucun des candidats ne pose la question des frontières

 
Bon, très bien, voilà. Malgré la haine qui les anime les uns envers les autres, que ne parvenait pas à cacher une connivence de longue date révélée par le tutoiement, ces messieurs et la petite dame n’ont pas fait d’esclandre et l’on bâillait ferme. Aucun n’a posé la question de fond, qui s’imposait pourtant. La question qui conditionne toute politique sérieuse et efficace. Celles des frontières. L’ouverture des frontières aux biens et aux personnes, leur suppression de fait, ruine notre économie depuis des décennies, pesant sur les comptes de la nation, la fiscalité, la productivité, etc. Elle détruit en même temps notre société, notre justice, nos prisons, notre éducation nationale, et la sécurité quotidienne des Français. Poser cette vraie question, ce serait permettre une vraie réponse : le rétablissement de ces mêmes frontières. Mais aucun des 7 candidats à la primaire de la droite n’a eu le courage élémentaire de le faire – alors que ce serait à l’évidence d’un excellent rapport électoral. C’est qu’ils ne peuvent pas s’y résoudre. Ils briseraient le grand tabou et se trouveraient ipso facto exclus du système. Cela prouve que la droite, ses candidats et leur primaire ne sont qu’un leurre offert à la crédulité des Français.
 

Pauline Mille