L’entreprise John Deere abandonne les politiques DEI du mouvement woke

DEI politiques Deere woke
 

Il est possible de venir à bout de ces politiques Diversity Equity Inclusion (DEI) qui sévissent en Occident et tout particulièrement aux Etats-Unis ! L’entreprise bien connue John Deere, spécialisé dans la fabrication de matériel agricole, vient de le prouver – et cela fait du bruit outre-Atlantique. Elle a annoncé abandonner un certain nombre de politiques mises en place pour souscrire à cette idéologie woke, en particulier LGBT, parce que « la confiance de nos clients est de la plus haute importance ». Le boycott des mécontents a porté ses fruits.

Tout n’est donc pas perdu… Si les programmes DEI sont toujours très présents dans l’horizon entrepreneurial, ils sont quelque peu mis à mal, nous l’avions déjà remarqué en mars dernier, et subissent plusieurs ajustements notables, en raison justement de leur mauvaise réception par un certain public, mais également en fonction de conséquences néfastes au sein même des entreprises.

 

John Deere ne veut plus être woke

C’est le Daily Mail qui le rapporte : la marque au cerf dont le chiffre d’affaires s’élevait à 61 milliards de dollars pour 2023, a annoncé qu’elle abandonnait les politiques DEI comme les « messages à motivation sociale », les « quotas de diversité », les « identification des pronoms » ou encore les séances de formation du personnel sur la « personne de genre », tout en se distanciant également des « défilés, de festivals de sensibilisation sociale ou culturelle ».

« Les groupes de ressources d’affaires se concentreront exclusivement sur le développement professionnel, le réseautage, le mentorat et le soutien aux efforts de recrutement de talents. » La vieille entreprise a déclaré qu’elle recentrait ses messages sur l’agriculture, la faim et les questions liées à la marque. Et qu’elle rompait ses liens avec Human Rights Campaign, qui évalue les entreprises en partie sur leur respect des politiques progressistes, telles que la fourniture de « prestations de santé positives et inclusives pour les transgenres ».

Si John Deere n’a pas entièrement désavoué la DEI (son site web vante toujours sa « culture inclusive »), le changement de cap reste majeur pour une marque aussi connue qui avait, depuis 2020, investi largement dans ces politiques woke : dans son rapport annuel de 2022, note The National Review, John Deere avait répertorié « la diversité, l’équité et l’inclusion » comme l’un de ses « sujets les plus prioritaires ».

 

Un boycott des agriculteurs et une réaction des conservateurs

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase fut le soutien de John Deere, début juin, à l’événement Little Rainbow Run lors de la Capital City Pride dans l’Iowa, une course « festive » célébrant le genre sous toutes ses coutures et impliquant les tout-petits dans des réjouissances LGBTQ+. Et ce, alors même que l’entreprise ferme des usines parce qu’elle délocalise au Mexique et se voit contrainte à des licenciements.

« STOP », a dit sa clientèle agricole, mais aussi des politiques conservateurs comme l’animateur de podcasts Robby Starbuck, qui avait volontairement provoqué, sur le réseau X, en demandant si John Deere utilisait l’argent des agriculteurs « pour financer les transitions des enfants »…

Un boycott qui a donc porté ses fruits, comme d’autres campagnes qui ont eu lieu aux Etats-Unis, ces derniers mois, contre les politiques progressistes de grandes marques. Tractor Supply, un détaillant tourné vers l’extérieur a brusquement annoncé, début juillet, qu’il supprimait tous les postes axés sur la diversité et retirait ses objectifs en matière d’émissions de carbone, de diversité et d’inclusion, alors qu’il soutenait encore il y a peu toutes les initiatives LGBT possibles.

La très populaire marque de bière Bud Light a aussi annoncé fin avril le départ de deux de ses dirigeants marketing et a promis qu’elle concentrerait désormais ses publicités sur le sport et la musique : elle avait vu ses ventes chuter, depuis une année, en raison d’un partenariat avec un influenceur trans resté en travers de la gorge d’un certain nombre de ses consommateurs…

 

Les politiques DEI : des artifices idéologiques

Il est essentiel que disparaisse cette vitrine combative du wokisme que représente la DEI, car non seulement elle impose une idéologie moralement pernicieuse, mais elle sape les fondements de l’efficacité des entreprises. Obsédées par les priorités raciales et sexuelles, « les initiatives DEI ont transformé le lieu de travail en arme, créant une atmosphère de méfiance et de suspicion (…) par le biais d’une discrimination à rebours » notait Gary Isbell de l’American Society for the Defense of Tradition, Family, and Property.

« Les chefs d’entreprise expriment leurs inquiétudes quant au fait que les pratiques d’embauche et de promotion pilotées par la DEI ont écarté des candidats plus qualifiés au profit du respect de quotas, au détriment de l’efficacité et du profit. Ceci, à son tour, a un impact négatif sur les actionnaires. » La DEI est une farce woke qui détruit la structure solide des entreprises prospères.

Et les poursuites judiciaires ne manquent pas, comme celle menée avec succès par une directrice régionale de Starbucks qui avait été licenciée parce qu’elle était blanche… Sans compter les efforts des politiques : comme le montrait Anne Dolhein, en décembre dernier, le gouverneur de l’Oklahoma Kevin Stitt n’a pas hésité à mettre en œuvre des protections pour les habitants de son Etat face à la DEI : « Nous allons encourager l’égalité des chances plutôt que de promettre l’égalité des résultats » avait-il déclaré.

 

Une lettre en moins, c’est déjà ça

Certes, pour le moment, rien ne change beaucoup. Selon la dernière étude publiée par USA Today, la grande majorité des professionnels de l’impact social des entreprises affirment que les engagements DEI soit sont restés les mêmes (83 %), soit ont augmenté (13 %). Publiquement, donc, la plupart des chefs d’entreprise déclarent qu’ils restent dévoués à la DEI.

Seulement, ces politiques sont de plus en plus surveillées : près d’un tiers des dirigeants ont déclaré qu’ils décrivaient la DEI différemment, et 17 % ont déclaré qu’ils en parlaient moins à des personnes extérieures à leur organisation. Les bourses et les stages qui étaient autrefois réservés aux groupes historiquement sous-représentés sont désormais de plus en plus ouverts à tous. Un nombre croissant d’entreprises a abandonné la mention des objectifs de diversité dans les rapports aux actionnaires – certaines citent même la DEI comme « facteur de risque » dans les dossiers réglementaires.

Détail petit, mais lourd de sens : certaines entreprises ont enlevé le « E », adoptant des politiques « D&I », tant la définition de l’équité à la mode woke peut faire valoir une discrimination à rebours, affaissant les normes à l’embauche, pour obtenir le même résultat sur des profils aux compétences pourtant inégales. « Chaque institution en Amérique est attaquée par ce concept marxiste d’“équitéˮ » avait déclaré Trump l’année dernière.

Un Trump qui compte bien mettre son grain de sel s’il revient à la Maison Blanche. Son tout nouveau colistier, le sénateur J.D. Vance, a présenté le mois dernier un projet de loi – le « Dismantle DEI Act » – qui mettrait fin à tous les programmes fédéraux de DEI et au financement des agences gouvernementales et des entrepreneurs qui ont des programmes DEI…

 

Clémentine Jallais