FANTASTIQUE Doctor Strange •


 
Doctor Strange, ou « docteur étrange », est un des personnages de la galaxie des bandes dessinées américaines – ou comics – Marvel. Il ne faut surtout pas le confondre avec son exact homonyme, du reste plus intéressant selon nous, le Docteur Strange, le psychiatre manipulateur de l’univers de Batman. Ce Docteur Strange dispose de son propre univers : le film présente son ascension initiale, évidemment imprévue et imprévisible, au sommet d’une guilde de magiciens protégeant la Terre et l’humanité de sorciers terrestres ou d’entités extraterrestres voués à la destruction de notre planète. Le Doctor Strange n’est en rien prédisposé à ce destin singulier ; il avait été un brillant chirurgien, rationaliste. Ses compétences exceptionnelles dans son art l’avaient rendu d’un orgueil fou, insupportable pour tout être humain, y compris sa fiancée, travaillant dans le même hôpital que lui. Du fait d’un accident causé par sa coupable négligence sur la route, il perd sinon exactement ses mains, du moins définitivement sa dextérité et sa capacité à exercer son métier. En désespoir de cause, il se met à la recherche du parcours d’un miraculé, soigné dans un monastère singulier au Népal.
 
Là-bas, il reçoit un enseignement très particulier ; il se révèle être un puissant magicien. Il combattra, à l’aide de ses pouvoirs, les ennemis de l’humanité.
 
Sur ce postulat parfaitement extravagant, nous saluerons volontiers l’art du réalisateur, qui réussit véritablement à distraire. Certains passages auraient pu être coupés au montage, mais le film, bien que long objectivement, n’ennuie pourtant jamais. Certaines scènes offrent véritablement du jamais-vu au cinéma aujourd’hui, ce qui est d’une extrême rareté, en particulier les images d’espaces urbains déformés.
 

Doctor Strange donne l’impression de mélanger le Bien et le Mal

 
Toutefois, nous avouerons avoir éprouvé une certaine gêne dans le long exposé des doctrines ésotériques apprises par le Doctor Strange : certes délirantes en apparence, elles relèvent toutefois paradoxalement d’un bouddhisme relativement orthodoxe. Comme dans cette philosophie religieuse – au sens sociologique – le réel n’existe pas véritablement, la magie peut tout aussi bien exister aussi, comme une dimension d’un univers multiple. En outre la magie et la sorcellerie sont considérées dans le film parfois comme synonymes ou à peu près. Il n’existe certes nulle « bonne magie » en soi, et il y a soit imposture de charlatans, soit appel à des forces démoniaques. Mais on utilise couramment « magie » pour discerner un camp du « bien », dans un conte, ou même un conte cinématographique comme Starwars…Là, non, ce n’est pas le cas, et cette confusion peut, selon nous, gêner le spectateur catholique.
 

Hector JOVIEN

 
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