Ce week-end, rendant visite aux militaires français installés sur la base d’Abu Dabi, Emmanuel Macron a annoncé la construction d’un porte-avions nucléaire de nouvelle génération (PANG) géant, à l’étude depuis 2018, qui devrait remplacer le Charles De Gaulle en 2038. Le temps est loin où la France pouvait espérer avoir deux porte-avions à la mer, et on doit se demander comment trouver l’argent pour le financer. On peut aussi trouver un peu sentencieux le ton employé pour l’annonce : « A l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints, et en particulier forts sur les mers. » Mais il faut reconnaître que le pays a un domaine maritime immense à protéger. Dans la panade où le président s’est mis, on peut inscrire cette décision à son crédit, encore qu’on puisse aussi y voir un moyen de faire avancer l’Europe de Bruxelles. Cela vaut mieux en tout cas que la phrase de Laurent Fabius Premier ministre en 1986 qui a durablement ruiné l’armée française et réduit notre souveraineté : « Nous devons engranger les dividendes de la paix » – et couper les crédits de la Défense pour les allouer à la politique migratoire.