Elton John et le prince Charly à Amsterdam : le sida prétexte à la révolution par le sexe

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Amsterdam, ses provos, ses cofee-shops, cultive un certain progressisme, i.e. une certaine pourriture européenne post-chrétienne. Bras dessus bras dessous, le prince Charly d’Angleterre et le chanteur Elton John y ont présenté leur plan contre le sida : sous prétexte d’égalité entre les sexes, c’est un éloge de la révolution sociétale.
 
En matière de contagion par le virus du sida, tout est dit depuis longtemps, répertorié, établi, documenté. Il existe des groupes à risques et des comportements à risques. Le principal est la sodomie. Les bisexuels ont infecté les femmes. La capote contribue à l’épidémie par la confiance abusive mise dans son efficacité. L’IGAS vient de le reconnaître publiquement. Elton John et le prince Charly aussi, implicitement, puisqu’avec leur nouvel instrument de levage de fonds, MenStar Coalition, ils ont décidé d’investir 1,2 milliard de dollars pour « briser le cycle » de la contagion par le sida en sensibilisant « les jeunes hommes ».
 

La paire Elton John prince Charly exploite le sida

 
L’association Prince Harry – Elton John vaut qu’on s’y arrête. A soixante-et-onze ans, le roi de la chansonnette anglaise (il a vendu plus qu’Elvis) a toujours plus soif de respectabilité. Sir Elton donne dans la garden party à Buckingham et les grandes causes internationales. Il a lancé EJAF, the Elton John’s AIDS Fundation. Il est ou a été copain avec Bill Gates, les Clinton, Lady Di, John Lennon. Le temps est loin où, en 1976, avant que le mot homophobie ne soit inventé, il se déclarait « bisexuel » dans une interview à Rolling Stone.
 
En fait, il n’était pas furieusement bi. Il a essayé d’épouser son ingénieur du son, l’Allemande Renate Blauel, mais il a jeté l’éponge au bout de quatre ans et s’est mis en ménage avec David Furnish, avec qui il a eu deux enfants de la même mère porteuse, tous deux filleuls de Lady Gaga, et qu’il a fini par épouser en 2014. Avec son mufle de vieux chow-chow à lunettes qui aurait boulotté tout le plat de saucisses, il donne en toute simplicité des leçons au monde d’aujourd’hui pour un monde meilleur demain.
 

Musique, jet, effusion, Elizabeth II : une révolution par le sexe

 
Quant au prince Harry, il a hérité de sa mère l’habitude d’inaugurer des galas de charité pour masquer un désastre intérieur, et de sa grand-mère l’amour de chapeaux à fleurs, des corgis et de la couronne britannique, par qui sont advenus une bonne part des guerres, crimes et rapines depuis deux siècles. Cet étrange attelage de gratin britannique décadent me semble fondé sur un sentimentalisme mièvre et pervers. Musique, jet, effusion du cœur – et Révolution : tout ce petit monde entend vivre avec son temps, soucieux de progrès, open-minded. Le « combat contre le sida » est animé de cet esprit. Ce n’est qu’un prétexte à la transformation de la planète par une révolution morale, révolution sexuelle si l’on veut, mais surtout révolution par le sexe. Elle utilise, pratique, le puissant instrument de la licence sexuelle, et, théorique, elle assigne de nouveaux rôles au sexe et aux sexes. Telle est la matrice de la société de confusion à quoi tend l’actuelle révolution : tous un, tous égaux, sans frontières d’aucune sorte. Ainsi, la musique n’ayant ni sexe ni couleur, la jet set pas de frontière, Elton John et le prince Harry peuvent-ils faire la nouvelle morale à la planète et lui dicter ses futures mœurs.
 

Amsterdam, capitale de l’humain accueille Elton et Charly

 
Elton John, qui a reconnu « ne pas être à la tête d’un pays » comme « le président Poutine et le président Trump » a profité de sa position d’artiste citoyen du monde pour inciter les « hommes politiques » à être « plus humains ». Ça ne mange pas de pain, ça plaît à la maçonnerie et cela présente toutes les apparences de la bonne volonté. Dans le partage des rôles politiques, l’amuseur, le chanteur au grand cœur, a une capacité d’influence plus grande que le décideur gouvernemental : le public s’identifie volontiers à lui et lui est reconnaissant de couvrir des paillettes de la gloire son vide intellectuel. J’ai un autographe de Sir Elton : une icône gay qui pense à la souffrance des autres, c’est cool.
 

Elton John, théoricien génial de la révolution par le sexe

 
Il est donc fondé à leur dire leur devoir aux hommes politiques. D’abord ils « doivent être à la hauteur de l’enjeu ». Be serious, guys, on parle de la souffrance humaine. Leur devoir est d’éliminer le sida vite fait : « Ils peuvent mettre fin à cette épidémie rapidement ».
En deux phrases qu’on dirait prononcées chez la crémière devant un pot de fleurette, Elton John fait deux avancées théoriques déterminantes : un, le sida est de la compétence du politique, et deux, le sida peut disparaître en un claquement de doigts (sous-entendu, s’il est encore là, c’est qu’il y a une raison politique à cela).
 
Une troisième phrase vient couronner cet édifice intellectuel : « S’il vous plaît, pensez aux humains en tant qu’être égaux ». Clap de fin : une foule immense, enthousiaste et recueillie à la fois, chante l’hymne à la joie dans le soleil couchant.
 

Le sida, prétexte à la révolution laïque, obligatoire et égalitaire

 
Il est génial, notre Elton : quel est le politique qui voudrait être inhumain et promouvoir l’inégalité ? Même Hitler refuserait le job aujourd’hui. L’obligation d’égalité est l’increvable moteur de la Révolution. Un exemple ? Elton John nous le fournit, « l’homophobie ». Le sida a progressé à cause de l’homosexualisme et des pratiques homosexuelles : quelle importance ? On inverse : c’est la « discrimination envers les gays », le « sectarisme et la haine » qu’elle constitue, qui empêchent d’en finir illico avec le sida ! Textuel. Et comme il n’y a pas de mal à se faire du bien, l’Anglais Elton John donne un coup en passant à l’ennemi public numéro un, Poutine, qui figure à la fois l’ennemi russe et l’héritage de l’URSS : « L’Europe de l’Est est très homophobe et la communauté LGBT a la vie très dure là-bas ». L’égalité implique et impose l’alignement de toutes les sociétés sur un même modèle dit démocratique, tel est le but et le moyen de la Révolution dont Elton John et le prince Harry sont les agents.
 

La réalité du sida passe derrière le devoir de féminisme

 
Après le plat de résistance Elton John, le prince Harry ressemble à une décoration florale, mais il a servi d’habile transition. Il s’est inquiété du taux d’infection des femmes, et situe la « racine du problème » dans le « manque de sensibilisation à la prévention chez les hommes ». C’était se pencher sur une autre inégalité, l’inégalité homme femme. L’actrice sud-africaine Charlize Theron a repris la balle au bond. Pour elle, la contagion par le sida ne vient pas seulement « du sexe et de la sexualité », c’est une question plus large, politique, idéologique : « Nous savons que c’est lié au statut de deuxième classe donné aux femmes et aux jeunes filles dans le monde ».
 
La boucle est bouclée et l’inversion triomphe. Nous savons au contraire qu’en se soumettant aux nouveaux préjugés des populations entières se trouvent infectées. D’une question sociale, mécanique et médicale simple (le vagabondage sexuel, y compris bi, couplé à la sodomie, répand le sida), la Révolution fait, en l’inversant, un prétexte pour bouleverser le monde.
 

Pauline Mille