Les rapports d’emplois aux Etats-Unis confirment la croissance de l’économie – mais certains trouvent encore à y redire !

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Huit ans que l’économie américaine continue de reprendre de la vigueur. Le taux de chômage est descendu à un niveau historiquement bas, à 4,1 %, et la croissance est au rendez-vous, à 2,3 % en 2017. Trois rapports d’emplois, positifs, ont été publiés la semaine dernière. Mais, comme nous l’apprend un article du New American, les avis sont partagés. Pas sûr que les pessimistes, alias l’économiste en chef de chez Moody’s Analytics, Mark Zandi, soient très motivés à saluer cette progression que la nouvelle réforme fiscale de Trump, votée à la fin décembre, pourrait confirmer, voire accélérer… Ils dénichent de fallacieux arguments pour voiler de noir cette embellie des Etats-Unis.
 

Etats-Unis : le stimulus fiscal de Trump pour favoriser la croissance de l’économie

 
Le journaliste Bob Adelmann reprend les chiffres officiels à la fois du département du Travail et du gestionnaire américain de payes, ADP. Le premier a vu la création de 148 000 nouveaux emplois en décembre. Le second a évoqué le chiffre de 250 000, soit + 65 000 par rapport à novembre. De bonnes nouvelles qui ont fait monter la moyenne industrielle du Dow Jones au-dessus des 25 000 points dès jeudi dernier…
 
Ces chiffres suggèrent que les entreprises sont optimistes quant aux perspectives économiques et qu’elles recrutent pour répondre à une demande accrue. Selon la plupart des économistes, la réforme fiscale de Trump votée le 20 décembre, a de fortes chances d’accélérer la croissance en 2018, ce qui pourrait ramener le taux de chômage à 3,5 % d’ici la fin de 2018, le plus bas depuis un demi-siècle !
Un faible taux de chômage qui devrait tendre le marché du travail et inciter les employeurs à rivaliser en proposant de meilleurs salaires. Ces derniers progressent déjà de 3 % par an, après des années d’attente (l’inflation est, elle, proche de l’objectif de 2 %).
 

Six millions d’emplois ouverts… à des assistés ?!

 
Tout cela, l’économiste en chef de chez Moody’s Analytics, Mark Zandi, collaborateur régulier du Washington Post et du Philadelphia Inquirer, l’admet, quoiqu’il ait été déçu par les chiffres du Département du Travail.
 
Alors quel est son problème, se demande Bob Adelmann ? !
 
Pour lui, les espoirs selon lesquels les travailleurs dans la force de l’âge [35/54 ans], marginalisés depuis la Grande Récession, vont réintégrer le marché du travail pour occuper ces postes nouvellement ouverts, seront probablement déçus. Parce que les baby-boomers vont prendre leur retraite en nombre, ce qui compensera l’arrivée des Millenials dans le monde du travail. Et que ceux qui sont encore à la recherche d’un emploi ou qui en cherchent un second, sont confrontés, selon Zandi, à des problèmes « très difficiles à surmonter », comme la drogue, le handicap ou la prison ! En gros, ce sont des assistés qui resteront (et doivent rester ?) des assistés.
 
Ajouté au fait que Trump ne veut plus d’immigrants pour venir travailler, on risque vraiment de ne pas trouver de candidats à ces six millions d’emplois ouverts… Et la croissance de l’emploi ralentira donc fortement.
 

« Ceux qui travaillent leur terre auront une nourriture abondante » (Proverbes 12,11)

 
Étonnant, remarque Adelmann, comme on peut avoir des conclusions diamétralement opposées, sur la base d’un même rapport… Les partisans de l’économie de marché ont, eux, une toute autre vision, se basant sur le fait que lorsque le gouvernement allège la réglementation et la fiscalité, même légèrement, les entrepreneurs se saisissent de l’opportunité et investissent de nouveaux capitaux dans de nouvelles idées qui alimentent l’économie.
 
Les trois rapports d’emplois publiés la semaine dernière ont montré que les emplois temporaires à bas salaires avaient la croissance la plus faible et que la croissance réelle était dans les mines, la fabrication et la construction. Ils ont révélé que la croissance des salaires est en avance sur l’inflation : les entreprises seront donc obligées d’augmenter les salaires afin d’attirer les personnes hautement qualifiées dont elles ont besoin.
 
Pour les économistes du marché libre, le projet de réforme fiscale de Trump ajoutera bien au moins un tiers de point de pourcentage au taux de croissance de l’économie en 2018, le rapprochant de la croissance de 4 % du PIB promise par le président (et pour laquelle il fut vivement et à plusieurs reprises critiqué).
 
Pour le journaliste du New American, ces chiffres sont aussi les indicateurs d’un mouvement de fond plus global, confirmé par l’optimisme actuel, à la fois des travailleurs, des investisseurs et des chefs d’entreprise. Et de citer la Bible : « L’appétit d’un paresseux n’est jamais comblé, mais les désirs des diligents sont pleinement satisfaits ».
 
Le travail est à la fois un devoir familial et une nécessité personnelle, source de salutaire indépendance, en particulier à l’égard des systèmes de protection sociale et de saine responsabilité. Mark Zandi se trompe sur ce qui va se passer (et a une piètre idée des chômeurs américains) : pour Adelmann, l’économie commence tout juste à prendre de la puissance – sans qu’il y ait besoin d’immigrés.
 

Clémentine Jallais