Erdogan au Chili : la Turquie veut un développement de ses liens avec l’Amérique latine

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Arrivée du président Erdogan au Chili, le 31 janvier 2016.

 
Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan a entamé dimanche une tournée au continent sud-américain par une visite officielle au Chili, qui sera suivie d’étapes au Pérou et d’Equateur. L’objectif : renforcer les liens économiques avec l’Amérique latine à l’heure où ses relations avec ses voisins – la Russie et l’Irak – se compliquent.
 
Alors que l’horaire de son rendez-vous probable avec la présidente socialiste Michelle Bachelet restait en pointillé dans les agendas des deux chefs d’Etat, Erdogan devait participer ce lundi à la troisième rencontre d’entrepreneurs de Turquie et du Chili, avant de prononcer une conférence au siège de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL).
 

Le président de la Turquie veut multiplier les contrats commerciaux avec le Chili

 
Le président Erdogan est le premier chef d’Etat turc à rendre une visite officielle au Chili depuis plus de 21 ans. Il a emporté dans ses bagages des projets d’accords économiques et techniques, d’investissements industriels et de développement d’infrastructures ; la Turquie souhaite également réaliser des échanges techniques et scientifiques avec les pays latino-américains.
 
La visite du président turc s’inscrit dans un programme de développement des relations économiques qui fait partie de ses priorités de politique extérieure depuis 2006, date à laquelle la Turquie avait mis en place une « Stratégie pour s’ouvrir vers l’Amérique latine et les Caraïbes ». En février 2015, Erdogan s’était notamment à Cuba.
 

Erdogan se tourne vers l’Amérique latine pour trouver de nouveaux alliés

 
La Turquie multiplie ces derniers temps les voyages officiels à connotation économique autant que diplomatique : l’alliée des Etats-Unis, membre de l’OTAN diversifie ainsi ses contacts en privilégiant des pays comme la Chine, le Qatar ou le Turkménistan. Ses relations avec l’Irak, jusqu’ici principal importateur de ses biens, sont aujourd’hui compliquées par les accusations lancées contre la Turquie de favoriser le trafic de pétrole de l’Etat islamique, rappelle RFI.
 
La Chine que la Turquie courtise est en même temps un concurrent de taille : le pays communiste multiplie actuellement investissements et échanges avec les pays en développement, en Afrique bien sûr mais également en Amérique latine où elle est déjà fortement implantée.
 

Anne Dolhein