Fuite de 1.736 documents de l’Etat islamique sur sa politique de recrutement de djihadistes

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Le plan global de recrutement de djihadistes par l’Etat islamique aurait largement « fuité » entre les mains de Sky News qui affirme avoir obtenu une clef de mémoire contenant 1.736 documents classés « top secret » et appartenant au service de sécurité du Califat. Ils auraient été volés au chef de cet organisme.
 
Les fichiers contiennent des informations sur quelque 22.000 djihadistes – noms, adresses, contacts familiaux – originaires de 51 pays au moins. La presse britannique annonce qu’aux moins 12 de ces recrues sont britanniques.
 
Les documents « fuités » révèlent que l’Etat islamique a mis sur pied un centre de ressources humaines avec une procédure minutieuse de recrutement qui passe par la soumission de questionnaires détaillés où figure même le groupe sanguin des intéressés. Dans certains cas, c’est un détail totalement inutile puisque les candidats doivent choisir entre diverses activités : ils peuvent se proposer comme combattants ou tout autre poste, mais aussi pour les attentats suicides. Les « chasseurs de tête » de l’Etat islamique (dans tous les sens de ces termes ?) sont invités à faire détailler « toute expérience antérieure de djihadiste ».
 

1.736 fichiers de l’Etat islamique en disent long sur les recrutements de djihadistes

 
Le contrat serait d’ailleurs rémunéré, mal d’ailleurs selon Euronews, car Daesh peine désormais à trouver des ressources financières depuis que les puits de pétrole qui lui permettait de trafiquer dans l’or noir ont été bombardés. Est-ce l’insatisfaction des recrues qui explique ces fuites d’informations ?
 
Si 70 % des personnes répertoriées sont d’origine arabe, nombre d’entre eux arrivent depuis l’Europe, le groupe le plus important étant Français, suivi par les Allemands et les Britanniques.
 
Parmi les djihadistes répertoriés, il en est un certain nombre qui sont déjà connus, mais les fichiers révèlent également les noms de personnes qui n’étaient pas soupçonnées jusqu’ici, au Royaume-Uni, en Europe du Nord, au Proche-Orient, en Afrique et aux Etats-Unis.
 

La fuite de documents s’explique peut-être par la politique actuelle de Daesh

 
Reste à savoir si cette véritable « prise de guerre » est authentique. L’homme qui a volé les fichiers est un ancien membre de l’Armée syrienne libre qui s’était « converti » à l’Etat islamique : Abou Hamed affirme avoir été déçu par les hommes à la tête du Califat.
 
La fuite, si c’en est véritablement une, constitue une source de renseignements de première importance pour ceux qui luttent contre l’Etat islamique. Le Daily Telegraph note avec une certaine naïveté : « On pense désormais que les agences de renseignement examinent les documents. » Selon Euronews, ils seraient désormais en possession des services allemands. La police allemande a déjà pu constater que des noms djihadistes fichés comme kamikazes correspondent à certains dont la mort a été annoncée à leur famille en Allemagne.
 

Anne Dolhein