La Chine accusée après le vol de données des agences fédérales des Etats-Unis par des pirates informatiques

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Le 4 juin dernier, les autorités américaines annonçaient que des pirates informatiques avaient réussi à mettre la main sur les données personnelles des employés des agences fédérales de ces 30 dernières années. Au total, 4 millions de fonctionnaires, en activité ou à la retraite, seraient concernés. Aussitôt des responsables américains ont annoncé qu’ils cherchaient à déterminer si les auteurs de cette cyberattaque étaient basés en Chine. C’est chose faite : l’origine de l’intrusion est chinoise, affirment-ils.
 
Les autorités chinoises ont immédiatement réagi et qualifié ces accusations d’ « irresponsables » et « contre-productives ».
 

Etats-Unis : les données personnelles d’employés d’agences fédérales volées par des pirates informatiques basés en Chine

 
Mais du côté américain, des experts ont mis en garde : ce piratage pourrait avoir pour but de dresser la carte du gouvernement, recruter des espions et accéder à d’autres services du gouvernement américain.
 
Jim Lewis, directeur du Centre des études stratégiques et internationales à Washington a affirmé penser que le gouvernement chinois compilait les données des employés du gouvernement américain, directement ou indirectement, par le biais de pirates chinois.
 
Il a rappelé l’attaque subie en avril dernier par cette même organisation, ainsi que celle de l’entreprise Anthem, qui fournit des assurances médicales aux employés du gouvernement… Un tel trésor pourrait notamment aider à recruter des informateurs bien placés, ayant accès à des données précieuses. C’est en tous cas ce que pense Marc Goodman, un expert en cyber-sécurité qui a déjà travaillé pour l’ONU, l’OTAN et le gouvernement américain.
 

La Chine pourrait utiliser ces données personnelles pour recruter des espions et exercer divers chantages

 
Pour lui, ces informations sont précieuses pour la Chine sur les plans « géopolitiques, stratégiques, et sécuritaires ». Ils permettraient notamment de trouver les personnes qui ont un accès à de hauts niveaux de sécurité et d’agir sous leur identité pour mener des attaques « internes ». Après les avoir identifiées, puis révélé quelles sont leurs habilitations de sécurité, la Chine pourrait en outre les faire chanter grâce aux informations obtenues.
 
Outre la menace directe que représente cette attaque d’une ampleur inquiétante, le gouvernement américain est sous le feu des critiques à cause du manque de sécurité sur ses données. Une critique d’autant plus légitime que l’Agence américaine de sécurité vient de voir son mandat prolongé, notamment pour pouvoir renforcer sa surveillance des hackers étrangers.
 
Cette décision avait été critiquée en raison du risque d’espionnage subi par de nombreux Américains innocents. Ces derniers sont donc menacés par leurs propres autorités, comme par les pirates étrangers.
 

Béatrice Romée