Les étudiants noirs de l’université SOAS au Royaume-Uni récusent les professeurs « blancs et âgés »

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Suite du feuilleton d’un racisme anti-Blancs qui s’installe  : qu’ils soient noirs ou issus de « minorités ethniques », des étudiants de la prestigieuse université orientaliste du Royaume-Uni, SOAS (School of Oriental and African Studies) assurent désormais qu’ils sont mal à l’aise face à des professeurs « blancs et âgés » qu’ils accusent de racisme inconscient. C’est le résultat d’une étude commandée par l’Union des étudiants qui cherchaient à déterminer pourquoi les étudiants noirs ou issus de minorités ethniques – les « BME » – ont de moins bonnes notes que leurs homologues de race blanche.
 
Sous le titre Degrés du racisme – en anglais, le mot « degré » désigne également le diplôme universitaire – le rapport rend compte des doléances des étudiants de couleur. Les programmes sont « trop blancs », il y a trop de Blancs parmi les étudiants et le corps professoral, et les BME se sentent « dépréciés » ou « mis à l’écart » par leur pairs à la peau claire. Certains professeurs, assurent-ils, exercent un racisme inconscient qui permet aux étudiants blancs de dominer les discussions ; les enseignants auraient également de moindres attentes par rapport aux candidats des minorités ethniques en raison des « stéréotypes racistes ».
 

Les professeurs blancs et âgés, des racistes qui s’ignorent

 
Comme l’a expliqué un étudiant interrogé par les chercheurs : « Mes deux tuteurs sont des hommes blancs. Comment puis-je entrer en rapport et me sentir à l’aise en parlant avec un homme blanc âgé de 60 ans ? Nos expériences de vie sont tellement différentes, et on vient de lieux complètement différents. »
 
Est ainsi vidée de son sens la notion même d’université, où le savoir est accessible à tous, où l’on s’intéresse à tout, où la raison importe plus que les émotions et les personnes, où la recherche de la vérité (croient encore les naïfs) est au centre de la vie.
 
Il est caractéristique de notre temps que de telles affirmations ne soient pas aussitôt dénoncées comme discriminatoires. Pourtant si un étudiant blanc se plaignait ainsi de ne pas avoir le contact facile avec un maître à la peau foncée, que n’entendrait-on pas ?
 
Mais voilà, il s’agit de montrer à tout prix que les étudiants noirs ou appartenant à des minorités ethniques partent avec un handicap certain. Comme le dit le rapport : « les étudiants non blancs avaient proportionnellement moins de chances que leur pairs d’avoir accès aux avantages de la familiarité culturelle avec leur tuteur. Certains d’entre eux ont estimé irréaliste de s’attendre à ce que leur tuteur blanc soit capable d’avoir de l’empathie à l’égard de leurs problèmes, spécialement ceux qui avaient été victimes d’agression raciste dans des environnements similaires par le passé. Pour les étudiants non blancs issus des classes laborieuses, le décalage par rapport aux expériences de vie était encore parfois démultiplié. »
 

Les étudiants noirs de l’université SOAS expliquent leur retard

 
Le vice-chancelier de l’université de Buckingham, Sir Anthony Seldon, a vigoureusement protesté, rappelant que les enseignants sont d’abord et avant tout des êtres humains. « Les Blancs ne peuvent-ils pas enseigner les étudiants BME ? Vraiment ? J’estime cette accusation injuste, fausse et manquant de respect à l’égard des universités et de leurs collaborateurs », a-t-il osé rétorquer. Déjà un peu raciste sans doute.
 
Du côté de l’Union des étudiants, et sur la foi du rapport, on propose au contraire de conscientiser tout le staff des universités lors des procédures de recrutement ou de promotion, par le biais d’« ateliers de travail obligatoires sur les préjugé inconscients ».
 
Les responsables de SOAS ne sont pas partis dans un grand éclat de rire, hélas. « Alors que les recommandations et les conclusions ne reflètent pas nécessairement l’opinion de l’ensemble de la communauté SOAS elles ont permis de déclencher un débat productif », a déclaré un porte-parole. Ce qui prouve que la langue de bois administrative est très correctement maîtrisée dans cette faculté.
 

Au Royaume-Uni, les minorités ethniques récusent les professeurs blancs

 
En outre, SOAS va donner suite aux critiques en recommandant à son tour un rapport auprès de l’University of East London afin de voir de plus près quelles peuvent être les raisons pour lesquelles les BME affichent de moins bonnes performances académiques que les étudiants blancs.
 
Il y a fort peu de chances que cette étude aboutisse au constat d’un moins bon bagage culturel ou de capacités intellectuelles moindres. La vérité, comme disent les séries télévisées, est forcément ailleurs.
 

Anne Dolhein