DRAME FAMILIAL JAPONNAIS
Notre petite sœur ♠


 
Notre petite sœur est un film nippon qui se veut la description d’une famille à la fois bizarre et pourtant à l’image de notre temps. Trois sœurs adultes se décident à recueillir leur jeune demi-sœur, adolescente de quatorze ans. Elles ont le même père, qui vient de décéder, mais ne se connaissaient pas, car celui-ci avait abandonné la mère des trois aînées pour vivre avec la mère de la cadette. Tout cela amène à des thèmes multiples : derrière la bonne volonté affichée, ne peut que rester une forme de rancune, même si la cadette n’est en rien responsable des fautes du père. En outre, gérer une adolescente de quatorze ans, le deuil et le nouvel environnement s’ajoutant à l’ingratitude de l’âge, n’est, de toute façon, pas simple. Enfin les trois sœurs ont leurs emplois, leurs amours, qui les occupent aussi beaucoup. Comment tout concilier ? La difficulté est à deux niveaux, pour les personnages et pour le réalisateur, qui ne doit pas se perdre, et par là perdre son public.
 

Notre petite sœur s’étale sur 2h10

 
Or, le public, s’il n’est pas précisément perdu, s’ennuie très vite. Il est certes heureux d’échapper complètement à ce que serait le traitement d’un tel sujet dans le cinéma français d’aujourd’hui, entre exhibitionnisme sexuel et violence gratuite, crise d’hystérie, avec multiplication d’insultes, lors des difficultés relationnelles dans la fratrie. Le traitement du cinéma nippon est beaucoup plus délicat, reflet d’une société encore civilisée. Mais ce lissage, de bon aloi, finit pourtant par ennuyer considérablement.
 
La morale est plutôt bonne. Une famille doit rester unie. Des enfants traumatisés par l’abandon peinent à construire à leur tour, devenus adultes, de vraies familles, à s’engager durablement. Notre petite sœur aurait pu être un petit film sympathique, avec un montage resserré sur 1h15. Etalé sur 2h10, soit une heure de trop, il ne fait surtout qu’ennuyer.
 

Hector Jovien

 
 
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