Les aventures de Shaun le Mouton, diffusées à la télévision, divertissent depuis quelques années le jeune public. Voici donc le film, réalisé en pâte à modeler animée, technique britannique, spécifique au studio Aardman et qui possède véritablement un charme original. Elle peine à survivre face à l’animation en 3D de dessins réalisés par ordinateurs et s’avère encore plus menacée que le dessin animé classique, ce qui est fort regrettable comme en témoigne cette réalisation. Le périple de Shaun le Mouton, ses amis les autres moutons, le chien, et le fermier amnésique, vers la ville, puis leur retour, s’adressent avant tout aux enfants. Rappelons que le format d’un long métrage, même limité à 1h25 comme ici, reste trop long pour les tout-petits, qui tendent systématiquement à perdre le fil très vite et manifestent bruyamment leur désarroi. Les adultes pourront sourire ça et là, et le tout reste fort sympathique.
Shaun le Mouton, un exemple réussi d’humour britannique
Les animaux de la campagne, conservant une forme extérieure assez conforme à la zoologie, simplifiée, mais aux comportements largement anthropomorphiques, ne peuvent s’intégrer au monde hostile de la ville. Ils survivent, menacés par la fourrière, grâce à l’aide d’un chien-errant. Ils tentent de retrouver leur fermier, échoué en ville suite à une mauvaise plaisanterie de ses moutons, et malheureusement amnésique. L’incroyable est qu’il réussit professionnellement, lui, contre toute attente, avec une de ses qualifications de fermier. C’est l’un des gags authentiquement drôles à tous les âges. Y aurait-il une satire de l’inhumanité des villes et un éloge des bienfaits de la campagne et sa vie paisible, harmonieuse ? C’est bien possible. Mais le vrai message semble plutôt inviter chacun à rester chez soi, humains comme animaux, du moins dans la durée.
Shaun le Mouton offre un exemple réussi d’humour britannique pour les enfants. Mais il n’atteint toutefois pas les sommets de comique, établis suivant la même technique et le même studio dans Wallace et Gromit. Le Mystère du Lapin-Garou (2005) ou Chicken-Run (2000).