Alors que l’Europe résonne des échanges sur la question – mouvementée – du Brexit, voilà qu’une enquête, réalisée dans six pays de l’Union européenne, révèle, parmi d’autres questions, que les Français aimeraient être interrogés par referendum sur la question d’une éventuelle sortie de leur pays, la France, de l’Union européenne. Comment ? Un « Frexit » ? Serait-ce là un coup de tonnerre dans un ciel bleu ?
Une enquête d’opinion menée par l’Université d’Edimbourg, et publiée jeudi dernier, a été menée en janvier et février en Allemagne, France, Suède, Espagne, Pologne et Irlande auprès de 8.002 personnes. La circonstance en était justifiée par le referendum sur le Brexit qui se tiendra le 23 juin prochain.
Vers une sortie de la France de l’Union européenne
On peut lire tout ce qui concerne ce dernier point, sans être surpris d’apprendre que la plupart des habitants de ces six pays préféreraient que le Royaume-Uni demeurât au sein de l’Union européenne. C’est tout à fait logique, puisque cela correspond au matraquage quotidien sur ce sujet depuis des années. A tel point que ces braves gens ne se souviennent certainement plus, ou comme d’une légende noire, de ce temps où ils n’étaient que des nationaux…
Mais cela n’a guère d’importance en l’état actuel. Il est douteux, en effet, que les Britanniques votent pour faire plaisir à tel ou tel de leurs voisins…
Ce qui est intéressant en revanche, c’est que, selon cette étude, les Français souhaiteraient majoritairement être interrogés par referendum sur la question du maintien de la France dans l’Union européenne.
Les Français veulent un referendum
« Majoritairement », c’est, en l’occurrence, 53 %. François Hollande a dû en avoir une attaque…
Ce chiffre est sans doute la conséquence d’un effet d’entraînement. Puisque l’on interroge les Britanniques sur le sujet de leur appartenance à l’Union européenne, pourquoi ne répondrions-nous pas, nous aussi, et pour notre pays, à cette question ? Une volonté sans doute renforcée aussi, chez les Français, par la façon dont la grande majorité de nos hommes politiques – sans oublier les femmes… – n’ont cessé de considérer avec mépris ceux de nos compatriotes qui osaient avoir des doutes, pour ne pas dire davantage, sur la question européenne.
On notera, en outre, que le quinquennat de François Hollande a vu notre pays perdre continuellement de son influence au sein de l’Union européenne. Certes, le président de la République s’agite beaucoup ; mais cela ne signifie rien.
Il est vrai que, dans le cadre de l’Union européenne, et notamment du fait de son élargissement, il est somme toute logique que chacun des pays qui la composent perde, petit à petit, de son importance, de son influence.
Logique, mais pas naturel… Car chacun de nos compatriotes, dans la foulée, en souffre. Qu’on songe à ce qu’il en est actuellement des agriculteurs.
Et l’on peut également se rappeler que, lors du referendum sur le projet de Constitution européenne, il y a plus de dix ans, les Français se sont exprimés sans se faire entendre – bien au contraire.
33 % des Français contre l’Union européenne
Donc, les Français voudraient s’exprimer sur le sujet européen. Ici et là, les commentateurs se rassurent néanmoins en affirmant que, s’ils veulent s’exprimer, nos compatriotes n’entendent pas pour autant se détourner de l’Union européenne, puisque la même étude souligne que, en cas de consultation en ce sens, le « oui » à l’Europe l’emporterait avec 45 % des voix, devant 33 % contre, et 22 % d’indécis.
Des chiffres qui appellent deux observations. D’abord, 33 % d’opposition est un chiffre non négligeable, et en progression. Et ensuite 45 %, ce n’est pas la majorité. Nul doute que, si un tel referendum devait se faire, les indécis seraient l’objet des attentions marquées des deux partis. Avec un avantage certain aux sceptiques : être indécis, c’est déjà ne pas être satisfait.
Reste à prendre date…