François Hollande écrit ce qu’un président normal ne devrait pas écrire, le pape dit ce qu’un pape normal ne devrait pas dire. C’est normal : ni leur communication, ni leur action, ni leur être ne conviennent à la fonction qu’ils occupent. Une seule solution, la démission.
 
Signe des temps, les concierges disparaissent, mais il en reste une à l’Élysée, qui dit tout ce qui lui passe par la tête aux journalistes pour se rendre intéressante, François Hollande. Elle leur raconte que les magistrats sont des lâches, les sportifs des sots, elle les fait confidents de ses affaires de cœur, elle se vante même d’avoir commandé des opérations homo, ce qui n’a rien à voir avec son orientation sexuelle mais désigne l’élimination d’un ennemi par les services secrets. Après quoi elle se rétracte en parlant de fantasmes.
 

François le normal est fait pour être président comme moi pour être pape

 
Nous savons enfin ce que François Hollande entendait par président normal. Il s’agit d’un homme ordinaire qui échoue dans tout ce qu’il entreprend et porte là-dessus un regard rigolard et satisfait, un homme mal mis, mal à l’aise, avec cela babillard en diable, incapable de retenir un secret ou de discerner ce qu’il convient de dire, de faire, de taire. Hollande ne manifeste pas par le mot normal une trop haute idée de ses congénères, mais peut-être prend-il une assez juste mesure de lui-même. Ce garçon calamiteux était fait pour être président comme je suis faite pour être pape.
 
Justement (est-ce une question de prénom d’élection?), l’autre François, le pape, n’était pas fait non plus pour l’être (pape), et il ressemble à Hollande comme deux gouttes d’eau – à part la soutane et la papamobile.
 

Van Hemmelrick : après Hollande démission, François démission

 
Même prétention à être « normal » (dès son intronisation, il refusait ses appartements au Vatican, il remet ça en bazardant Castelgandolfo). Même communication cafouilleuse : sa première interview dans la Reppublica à un journaliste athée fut l’occasion d’une rectification du service de presse du Saint Siège, et ça n’a pas cessé depuis. Même politique sinueuse, mêmes atermoiements, même action contraire aux intérêts du peuple qu’il dirige et propre à déconsidérer la fonction qu’il occupe. Il était fait pour jouer au billard à bandes avec ses copains jésuites d’Amérique latine, pas pour mener la barque de Pierre.
 
Seigneur. Donnez-nous le contraire d’un président normal et d’un pape atypique, donnez-nous un président régalien et un pape conventionnel, donnez-nous René Coty, donnez-nous Pie XII, donnez-nous Alexandre Borgia, donnez-nous qui vous voulez mais pas ces deux-là. En attendant, si David Van Hemmelrick se sent à nouveau l’envie de piloter un ULM, qu’il aille donc place Saint Pierre tirer une banderole avec l’inscription « François démission ! ».
 

Pauline Mille