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Généthon-Téléthon : sous la générosité, l’enfer


C’est à Evry que se trouve le plus grand laboratoire au monde de thérapie génique, Généthon-Bioprod, financée par l’AFM Téléthon, qui récolte chaque année les dons de millions téléspectateurs français. De gros moyens et beaucoup de générosité affectés à un but louable en soi, lutter contre les maladies rares. Mais derrière cette façade demeurent beaucoup d’interrogations.
Généthon-Bioprod, et l’AFM Téléthon qui le finance, posent un grand problème, à la fois moral et médical : ils utilisent, pour certaines recherches et certaines thérapies, des cellules tirées d’embryons humains produits en surnombre lors des fécondations artificielles. C’est contraire à la loi naturelle, à la doctrine de l’Eglise, et ce n’est pas pertinent du point de vue médical. Les chercheurs travaillent sur ce qu’on appelle des cellules souches, c’est-à-dire des cellules non différenciées, capables d’engendrer de nombreux types de cellules de différents tissus de l’organisme adulte. On remplace ainsi, déjà, certains tissus, de la peau, du cœur, par ce qu’on nomme la thérapie cellulaire. Les cellules souches nécessaires se prélèvent dans l’embryon, mais aussi dans le cordon ombilical et dans tout le corps (« cellules souches adultes »). Le professeur Yamanaka, prix Nobel de médecine a reprogrammé des cellules de la peau d’un adulte de façon qu’elles aient les mêmes propriétés, en recherche pharmacologique, que les cellules souches embryonnaires. On les appelle cellules IPS. En résumé, on peut aujourd’hui faire les mêmes recherches et les mêmes thérapies avec des outils plus performants et sans tuer d’embryon. Question : pourquoi l’AFM Téléthon et certains chercheurs engagés tiennent-ils à travailler sur les cellules de l’embryon ? Pour le professeur Huriet, président de l’institut Curie, c’est affaire d’idéologie, et aussi d’intérêts économiques, « certaines firmes ayant investi beaucoup d’argent avant que n’apparaissent les possibilités des cellules adultes ».