Gros revers pour Boko Haram au Cameroun

Boko Haram Cameroun Gros revers
 
Les atroces carnages perpétrés par Boko Haram ces dernier jours au Nigeria ne leur ont pas suffi. Ils se sont essayés hier au Cameroun, dans cette ville du nord-ouest de Kolofata dont le centre administratif abrite un camp militaire et en particulier le Bataillon d’intervention rapide, unité d’élite de l’armée qui s’y est déployée après une précédente attaque au mois de juillet. Gros revers : le bilan est pour une fois en leur défaveur, 143 islamistes tués contre un soldat camerounais – de source gouvernementale.
 

Gros revers : 143 morts

 
Les assaillant avaient pu franchir la frontière, par plusieurs centaines, grâce à une brume épaisse, tentant l’effet de surprise. Mais la riposte fut rapide : cinq heures de violents combats et de tirs nourris. La population s’est enfuie dès les premières balles. Selon le ministre camerounais, l’armée a mis les combattants islamistes en débandade vers la frontière avec le Nigeria. Et a saisi un important arsenal de guerre comprenant notamment des fusils d’assaut, des armes lourdes, des munitions de tout calibre et des terminaux de transmission.
 
C’est de loin la plus lourde perte subie par la secte criminelle Boko Haram depuis qu’elle a décidé de diriger ses attaques barbares contre le Cameroun, dont les frontières jouxtent celles du nord-est du Nigeria, contrôlé en grande partie par le groupe islamiste. Les djihadistes se sont emparés ces derniers mois de plus d’une vingtaine de localités de cette région, proclamant un califat dans les zones sous son contrôle. C’est la troisième fois, depuis juillet, que Kolofata est attaquée.
 

Boko Haram : après le Nigeria, le Cameroun

 
Début janvier, le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait menacé dans une vidéo postée sur Youtube le président camerounais Paul Biya : « Si tu ne mets pas fin à ton plan maléfique, tu vas avoir droit au même sort que le Nigeria (…) Tes soldats ne peuvent rien contre nous »…
 
Kolofata s’est bien battue pour le faire mentir. Mais jusqu’à quand résisteront-ils ? 13.000 tués depuis 2009, un million et demi de personnes déplacées. Des kamikases femmes et mineures depuis quelques mois. Boko Haram a multiplié ses zones de combat et ses modes opératoires. Et ce président nigérian, Goodluck Jonathan, qui bat la campagne pour les prochaines élections, promettant aux habitants de les emmener ni plus ni moins sur la lune… Que fait-il de leurs futurs assassins ?