Hamas-Israël : des analyses qui appartiennent au vocabulaire marxiste

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Il y a des mots qui reviennent de manière obsédante dans de nombreux commentaires sur l’attaque terroriste du Hamas sur Israël, le 7 octobre, et la riposte israélienne à travers les bombardements sur Gaza : « colons », « colonisation » – des mots qui en vérité sont utilisés depuis des décennies dans les cercles universitaires et médiatiques pour évoquer le conflit israélo-palestinien. Pour le chroniqueur américain Jonathon Van Maren, ce sont des mots « chargés », des mots qui appartiennent en réalité au vocabulaire marxiste. Il explique son point de vue dans une vidéo (anglophone) que l’on peut voir ici.

Sans être précisément défini, ce vocabulaire s’est imposé dans le milieu universitaire jusqu’à le rendre courant au cours de ces dernières années, notamment aux Etats-Unis et au Canada ; on le retrouve cependant un peu partout en Occident.

 

Le vocabulaire marxiste a imposé un sens violent au mot « décolonisation »

On pourrait ajouter à l’analyse de Van Maren que ces mots dénonçant le colonialisme sont particulièrement présents dans l’idéologie « woke » qui trouve son origine chez des universitaires et des militants communistes aux Etats-Unis. Mais ils sont aussi brandis aujourd’hui, spécialement en Afrique, dans la bouche des leaders russes et chinois, pour désigner la colonisation occidentale du continent noir comme la pire horreur de tous les temps.

Van Maren a examiné, tweet après tweet, les réactions d’universitaires et de personnalités politiques au conflit en cours au Proche-Orient, et il conclut : « Ces termes sont utilisés pour justifier l’effusion de sang. » Il précise que ces termes devraient être rejetés sans équivoque dans la mesure où ils ne sont pas du tout « bénins » et qu’ils orientent véritablement le discours.

Il a ainsi constaté qu’on voit de multiples commentaires affirmant que ce qui est arrivé aux Israéliens attaqués par le Hamas lors d’un festival de musique le 7 octobre dernier était mérité en tant qu’ils sont « colons » dans une région qui appartient aux Palestiniens, et que ces attaques font naturellement partie de la « décolonisation ». Van Maren ajoute que la disponibilité généralisée des vidéos de l’attaque signifie qu’il est « impossible pour quiconque d’ignorer ce qu’il justifie en utilisant ces termes ».

 

Quand le Hamas vise la Palestine, on justifie l’horreur au nom de la décolonisation

« Il y a des professeurs des universités canadiennes les plus prestigieuses qui affirment aujourd’hui que le processus de décolonisation peut tout à fait inclure le meurtre de civils, le viol de femmes et d’enfants, l’enlèvement de familles entières, la destruction de familles entières. Ils nous révèlent ce qu’ils veulent dire lorsqu’ils utilisent ces mots. Et ces mots sont incroyablement courants », observe le chroniqueur.

Il y avait eu un phénomène analogue en Canada lorsque des prétendues découvertes de charniers près des pensionnats utilisés pour « occidentaliser » les enfants des autochtones avaient déclenché une vague de violences et de destructions d’églises à travers le pays : plus de 80 d’entre elles ont été incendiées à cette occasion. Des universitaires avaient alors justifié ces pratiques ; Gerald Butts, ancien conseiller du Premier ministre Justin Trudeau avait carrément déclaré qu’il était « compréhensible » que ces églises aient été réduites en cendres.

Van Maren commente : « Il y a eu beaucoup de flou et énormément d’hésitation ou de résistance par rapport à la condamnation de la destruction massive d’églises chrétiennes à travers le pays. Pourquoi ? Parce que cela faisait partie de la “décolonisation”. Pourquoi ? Parce que ces églises étaient celles de la religion de “colons” et que nombre d’entre elles avaient été construites ou étaient fréquentées par des personnes que ces gens qualifieraient de “colons”. »

Et il dénonce : « Il n’y a aucune forme de violence que ces universitaires ne soient prêts à défendre. Et (…) lorsqu’ils utilisent la terminologie qui s’est infiltrée presque entièrement dans notre gouvernement fédéral et qui domine complètement l’opinion dominante dans (…) le monde universitaire – il s’agit simplement de termes révolutionnaires qu’ils utilisent pour justifier toute forme de violence révolutionnaire –, et lorsque nous les obligeons à regarder des photographies, des séquences vidéo d’enlèvements et de viols et de massacres, de boucheries de civils… ils sont toujours prêts à dire : “Voilà à quoi ressemble la décolonisation”. » Van Maren conclut : « Lorsque que l’un d’entre eux affirme : “Je ne peux pas croire que des civils ont été tués” et qu’un professeur de l’université de Yale vient préciser : “Les colons ne sont pas des civils”, ils les ont dépersonnalisés. »

Mais n’est-ce pas le propre de tous les massacres idéologiques, parmi lesquels les boucheries communistes tiennent une place de choix ?

 

Jeanne Smits