COMEDIE/POLICIER (ENFANTS)
Hana et Alice mènent l’enquête ♠


 
Hana et Alice mènent l’enquête est un dessin animé japonais. Il s’adresse a priori surtout au jeune public. Mais il souffre, pour celui-ci, d’une longueur très excessive, ou plus précisément de sa lenteur de rythme, qui donne l’impression que ces 1 h 40 font réellement 2 h 40. Quant aux adultes, ils risquent de s’ennuyer du fait du niveau, ô combien peu sophistiqué, de l’intrigue. Le mystère proposé, que s’efforcent de résoudre les deux enquêtrices en herbe, collégiennes nippones, est du niveau de ceux du Club des Cinq, suivant nos forts lointains souvenirs d’école primaire.
 

Hana et Alice mènent l’enquête : un intérêt bien maigre

 
Que se passe-t-il dans la classe de 3ème du collège de la lointaine banlieue semi-rurale de Tokyo où une jeune fille vient de s’installer avec sa mère récemment divorcée ? La salle serait hantée et maudite. L’année passée, un élève serait mort, et sa condisciple assise derrière lui serait depuis enfermée chez elle –manifestation relativement courante de dépression lourde au Japon – comme maudite. Une collégienne, qui passe pour une sorcière communiant avec les esprits, dialoguerait avec le mort. Cette scène mélangeant shintoïsme fondamental, bouddhisme et christianisme incompris, n’est vraiment pas du meilleur goût, même si domine la sottise de l’âge. Pourtant, il y aurait un mystère, non tant un conte fantastique qu’une histoire de disparition. L’élève qui a fait l’an passé un grave malaise est-il bien mort ? Ou a-t-il tout simplement déménagé ? Aussi les deux voisines Hana et Alice mènent l’enquête. Tout cela sera bien long pour un mystère bien maigre. Deux adolescentes, qui ne savent pas trop quoi faire, errent dans Tokyo, de jour et de nuit. Au moins la ville est-elle sûre, et elles ne font pas de mauvaises rencontres. Au pire, elles ont froid. L’action manque, décidément.
 
Le spectateur curieux du Japon, et qui à Paris aux séances nocturnes pourra travailler la langue en écoutant la VO, découvrira quelques visions de ce pays. Tokyo, mégapole, n’est pour l’essentiel pas belle, laideur heureusement transcendée par le dessin animé. Les paysages urbains sont très authentiques, ont été visiblement bien étudiés et ont été scrupuleusement rendus. Le Japon souffre désormais aussi de divorces massifs, qui perturbent les enfants ; des parents séparés retombent en adolescence, et ne se comportent absolument plus en modèles. Il y a là certainement du vrai, sur une évolution sociologique déplorable, mais l’intérêt de Hana et Alice mènent l’enquête demeure bien maigre.
 

Hector Jovien

 
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