ACTION/COMEDIE
Hitman and Bodyguard ♠

 
Hitman and Bodyguard soit, en français, Le tueur à gages et le garde du corps, est un mélange de film d’action et de comédie. Il repose sur le duo annoncé dès le titre, associant, pour une bonne cause revendiquée évidemment, deux membres des professions les plus opposées, une personne chargée de tuer des cibles bien défendues – l’étymologie est explicite en anglais – et une autre qui doit au contraire préserver absolument la vie des cibles en question. Ces cibles sont des êtres humains et tuer relève du meurtre, un des péchés les plus graves. Toutefois, le tueur fait observer que ses cibles sont systématiquement des trafiquants d’armes ou des maffieux divers et variés, qui lui passent commande régulièrement pour s’assassiner les uns les autres, bref des criminels manifestes aussi pour lesquels la peine de mort ne serait pas une sanction inenvisageable, si la justice fonctionnait normalement. En outre, le tueur se montre jovial, blagueur, très sympathique, tandis que le garde du corps est pour le moins stressé, rigide, froid…A la limite, le spectateur pourrait certes avoir l’esprit large le temps d’un film, sans cautionner ce type de propos, si le reste tenait la route, ce qui n’est pas le cas.
 
L’intrigue-prétexte est la suivante : le garde du corps doit escorter le tueur, témoin-clef dans le procès de l’ancien président-dictateur biélorusse, accusé de nombreux crimes. Ce dernier est interprété par Gary Oldman, dans son rôle habituel de psychopathe, le même depuis plusieurs décennies. On ne cherchait certes pas dans ce type de film réalisme et finesse, mais un dictateur sanguinaire tenant à torturer en personne les opposants à son régime est tout de même excessif. La Biélorussie est actuellement une dictature néocommuniste ; ce fait essentiel, la nature du régime, n’est pourtant jamais clairement précisé dans le film.
 

Hitman and Bodyguard : beaucoup de défauts et complètement manqué

 
Hitman and Bodyguard se développe en suivant la dimension fondamentale de la comédie. Mais elle tourne rapidement un peu à vide. Elle souffre de nombreuses phases de temps morts, ou remplis par les explosions et courses-poursuites exigées par la dimension d’action, vues et revues cent fois déjà au cinéma et sans aucun intérêt particulier ici. Nous reprocherons aussi au film la grossièreté du propos, trop systématique, tout comme la vulgarité de bien des scènes. Les personnages sont réduits à des stéréotypes, et leurs attitudes et évolutions au cours du film s’avèrent donc, sans risque d’erreur, parfaitement prévisibles.
 
Enfin, le message du film, à la gloire de la Cour pénale internationale CPI, sise à La Haye, est discutable. Certes, certains dictateurs ou criminels de masse sont parfaitement indéfendables moralement. Encore faudrait-il pouvoir démontrer sereinement les faits, hors de toute hystérie médiatique. La CPI apparaît souvent comme une justice des vainqueurs, ou s’en prenant particulièrement à des dirigeants d’Etats faibles, africains ou balkaniques en particulier. Ainsi, ne sont jamais accusés devant la CPI des dirigeants européens ou américains qui ont parfois déclenché fort légèrement bien des guerres dans le Proche-Orient ou en Afrique, aux conséquences catastrophiques, ni les « anciens » communistes.
 
Au final, Hitman and Bodyguard cumule les défauts et peut être considéré comme complètement manqué.
 

Hector JOVIEN

 
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