Ce n’est pas parce que le site charismanews est de tendance protestante et charismatique qu’il faut tenir pour rien certaines de ses analyses. Dans un récent article, Michael Snyder annonce que l’ONU vise à imposer des cartes d’identité ou des moyens d’identification biométriques pour tous, jusque dans les coins les plus reculés du globe. Il se fonde sur l’analyse serrée des Objectifs du développement durable pour 2030 où il voit un plan explicite de mise en place d’un Nouvel ordre mondial.
L’objectif 16.9 prévoit de donner à chacun, d’ici à 2030, une « identité légale » à chacun, y compris par l’enregistrement de la naissance.
Sur le papier, c’est un but louable. Disposer d’un état civil, c’est le moyen de pouvoir exercer un certain nombre de libertés, comme celle de se déplacer, de voyager légalement à l’étranger, de s’exprimer au moyen du vote le cas échéant…
Carte d’identité biométrique : tous fichés, tous suivis
Mais c’est aussi, avec les moyens techniques modernes, une porte ouverte à la surveillance permanente, au suivi des déplacements, au contrôle de toutes les opérations de la vie : achats, ventes, soins, dépenses, scolarité… La liste est quasi infinie alors que nous faisons de plus en plus de choses de manière « connectée ».
En imposant l’identification biométrique – si c’est bien ce qu’entend faire l’ONU au nom du développement – c’est une forme de droit à l’anonymat qui est refusée, dans un contexte où le suivi tous azimuts de chaque individu peut se faire de manière de plus en plus raffinée.
Ce qui donne de la crédibilité à l’analyse de Snyder, c’est que cela a déjà commencé. Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés a conclu un partenariat avec Accenture en vue de permettre l’identification biométrique des centaines de milliers, voire des millions de réfugiés que l’on compte aujourd’hui dans le monde. L’idée est de les identifier mais aussi de les suivre à la trace, au moyen d’informations centralisées dans une base de données à Genève.
L’UNHCR entend utiliser la technologie d’Accenture en vue de mettre en place, sur trois ans, de la technologie BIMS : le Biometric Identity Management System sert à relever des données biométriques à partir du visage, de l’iris et des empreintes digitales. Ces données seront utilisées pour fournir aux réfugiés un moyen d’identification et même le seul moyen utilisable pour eux à cet effet dans le domaine officiel.
L’objectif du développement durable 2030 de l’ONU cache des volontés de Big Brother
Accenture fournira également l’Unique Identity Service Platform qui servira à la centralisation des données à Genève, de manière à permettre aux diverses instances du Haut commissariat pour les réfugiés de l’ONU de suivre les réfugiés individuellement à travers tous leurs déplacements dans le monde.
Ce programme, déjà en cours, sert de modèle à une entreprise plus universelle.La plateforme Findbiometrics, qui présente les différentes techniques d’identification nouvelles et les sociétés qui les développent et les proposent, annonce ainsi sans l’ombre d’une critique l’appel de la Banque mondiale, en partenariat avec Accenture, de programmes d’identification de tous les êtres humains.
Leur nouveau rapport, constatant que 1,8 milliard d’adultes sont aujourd’hui privés d’un quelconque moyen officiel d’identification, annonce que les cartes d’identité biométriques constituent un moyen simple et accessible sur le plan financier de répondre à leur besoin.
Ainsi l’UNHCR et Accenture ont déjà coopéré pour fournir des cartes biométriques à tous les réfugiés dans des camps en Thaïlande et dans le Sud-Soudan. Pour assurer que ces personnes puissent avoir « accès aux services ». Pour les empêcher d’y avoir accès s’ils n’en ont pas ? Les cartes servent en tout cas pour suivre chaque personne individuellement. Ce n’est pas cela pour autant qui empêchera les réfugiés de se presser aux frontières de l’Europe…
En tout cas, Findbiometrics dit clairement que ce système « offre de l’espoir de mettre en œuvre l’objectif du développement de l’ONU qui vise à fournir à toute personne dans le monde une identité légale d’ici à 2030 grâce à son Initiative Identification pour le développement (1D4D) ».