Initiative pour le développement mondial (IDM) : la Chine assure la promotion des ODD de l’ONU

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La Chine de Xi Jinping soutient pleinement les Objectifs du développement durable de l’ONU (les ODD) à travers son Initiative pour le développement mondial (IDM), comme en témoigne la publication très récente par le China Daily, sous contrôle du Parti communiste chinois, d’une tribune qui détaille les initiatives de Pékin en ce sens. Que les ODD soient un outil pour imposer un socialisme à l’échelle planétaire sous prétexte d’économie « verte » a été maintes fois montré. Le soutien affiché de la Chine (toujours communiste) à cette entrepris mondialiste, et sa volonté d’y jouer un rôle central, vient confirmer cette réalité.

Certes le China Daily se distancie de la tribune signée Yi Xin, « un observateur basé à Pékin », mais le fait pour un média d’Etat de publier une réflexion de ce type est le signe que celle-ci est approuvée par les autorités.

Yi Xin livre donc la sienne, à mi-parcours des ODD pour 2030 adoptés à l’unanimité par les leaders mondiaux en 2015 : véritable plate-forme politique internationale unifiée qui à elle seule, témoigne de l’existence d’un programme mondialiste qui ne rencontre pas de véritable dissidence dans un monde prétendument « multipolaire ». Les grands blocs s’affichent et s’affrontent, certes, mais au fond ils vont dans la même direction.

 

Les ODD de l’ONU compatibles avec la politique de la Chine communiste

Alors que l’ONU tiendra en septembre un sommet d’évaluation du chemin déjà parcouru à la moitié de ce chemin trois fois quinquennal, Yi note que « la mise en œuvre du Programme 2030 est confrontée à des défis sans précédent ». Et de rappeler le récent avertissement d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU : « Seulement 12 % des objectifs des ODD sont sur la bonne voie. Les progrès réalisés sur 50 % d’entre eux sont faibles et insuffisants. Pire encore, nous sommes dans l’impasse ou avons fait marche arrière pour plus de 30 % des ODD. »

La « solution » chinoise pourrait bien tout remettre sur les rails, assure Yi Xin : « Le président Xi Jinping a proposé l’Initiative pour le développement mondial (IDM) en septembre 2021, dans le but de galvaniser l’engagement international en faveur du développement, d’aider à relancer les efforts mondiaux pour atteindre les ODD, de mettre en commun les efforts pour accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et de promouvoir un développement mondial plus fort, plus vert et plus sain. »

Le plan d’action de Xi Jinping n’est en rien différent de celui imposé par les organisations internationales, au sein desquelles la Chine joue d’ailleurs un rôle clef : « Prenant en compte les besoins les plus urgents du développement mondial, il identifie huit domaines clés de coopération, à savoir la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, la réponse aux pandémies et les vaccins, le financement du développement, le changement climatique et le développement vert, l’industrialisation, l’économie numérique et la connectivité à l’ère numérique. Ils couvrent l’ensemble des 17 ODD sans les remplacer ni les reformuler. »

 

L’initiative pour le développement mondial (IDM), levier de pouvoir

L’IDM « peut servir de stimulant pour la mise en œuvre du Programme 2030 et pour la réalisation du développement durable dans les dimensions économique, sociale et environnementale », assure le chroniqueur, qui se félicite de ce qu’elle ait « reçu un accueil chaleureux de la part de la communauté internationale ». Il rappelle que « jusqu’à présent, plus de 100 pays et organisations internationales ont soutenu l’IDM, et près de 70 pays, pour la plupart en développement, ont rejoint le Groupe des amis de l’IDM formé à l’ONU ». Il s’agit notamment et surtout des pays du sud-est asiatique et de pays en développement, mais il faut noter que l’ONU et ses diverses agences soutiennent ouvertement cette initiative de Xi Jinping et participent volontiers à ses événements.

Ainsi Guterres y voit-il « une contribution précieuse pour relever les défis communs et accélérer la transition vers un avenir plus durable et plus inclusif. »

Yi Xin en vante les réalisations déjà acquises : « Au cours des deux dernières années, la Chine a successivement publié une liste de résultats avec 32 mesures pratiques comme étapes initiales de la mise en œuvre de l’initiative lors du dialogue de haut niveau sur le développement mondial en juin 2022, et le premier lot de 50 projets de coopération pratique pour une réserve de projets à durée indéterminée lors de la réunion ministérielle du groupe d’amis en septembre 2022. (…) Un certain nombre de plates-formes et de mécanismes de coopération, tels que le Centre de promotion du développement mondial et le Réseau international des ONG pour la coopération en matière de réduction de la pauvreté, ont été mis en place et fonctionnent. Plus de 1.000 programmes de renforcement des capacités ont été proposés aux pays du groupe d’amis. »

 

La Chine développe sa « clientèle » au moyen de l’IDM

L’IDM prône notamment la mise en commun internationale de ressources :

« Afin d’accroître les ressources disponibles pour la coopération mondiale au développement, la Chine a mis en place le Fonds pour le développement mondial et la coopération Sud-Sud, doté d’une enveloppe totale de 4 milliards de dollars, et s’est engagée à augmenter la contribution au Fonds d’affectation spéciale des Nations unies pour la paix et le développement. Avec le soutien de ces fonds, les agences de développement des Nations unies ont entrepris une série de projets concrets au profit de plus de 60 pays en développement d’Asie et du Pacifique, d’Afrique et d’Amérique latine. La Chine a également lancé la phase III du Fonds d’affectation spéciale pour la coopération Sud-Sud Chine-FAO, doté d’un montant total de 50 millions de dollars, apportant ainsi de nouvelles ressources à la coopération internationale en matière de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire. »

Serait-elle donc altruiste, cette Chine qui bénéficie toujours largement du statut de pays en développement – ce qui lui permet de ne pas appliquer à elle-même les exigences « climatiques » onusiennes qui pèsent si lourdement sur les économies occidentales – et qui s’étend dans les pays africains en servant soigneusement ses propres intérêts ?

 

Les ODD de l’ONU au service du socialisme mondial

Le discours écolo-globaliste lui permet de se draper de vertu et de récolter toujours davantage de reconnaissance de l’ONU et de ses satellites. « Avec de nombreux projets déjà en cours et les efforts concertés des partenaires mondiaux qui partagent le même objectif de promotion du développement durable, elle contribuera davantage à l’accélération de l’Agenda 2030 et de ses ODD pour les personnes, la planète et la prospérité », proclame Yi Xin.

Traduisez : la Chine travaille à l’égalitarisme mondial, et les globalistes lui en savent gré.

Il est vrai que le Conseil de l’Atlantique se montre méfiant, estimant que la Chine, qui jouera « inévitablement un rôle dominant dans la gouvernance globale », cherche à répandre son idéologie et à tirer profit de son influence dans le monde en développement, tout en permettant la montée de « sociétés autocratiques » sur le modèle de sa propre approche totalitaire et liberticide.

Le soutien de l’ONU à la Chine n’en est que plus révélateur.

 

Jeanne Smits