Tunnel du Saint Gothard : inauguration sataniste pour un Nouvel ordre mondial


 
 
Cela paraît une galéjade mais ça n’en est pas une. Hollande, Merkel, Renzi, trois serviteurs du Nouvel ordre mondial, ont assisté à l’inauguration solennelle du plus long tunnel du monde, sous le Saint Gothard : or le coûteux spectacle donné à cette occasion ne fut qu’un rituel explicitement sataniste. Explication de texte.
 
Le projet a commencé en 1947, les travaux ont duré dix-sept ans, coûté douze milliards de francs suisses, le tunnel est long de 57 kilomètres, les trains peuvent y rouler à deux cent cinquante kilomètres à l’heure et l’on gagnera ainsi une heure sur le trajet Milan Zurich, bref, l’Europe du Nord et l’Europe du Sud se rejoignent maintenant en Suisse, qui n’est plus un nid d’aigle, mais désormais une voie de passage rapide sous le Saint Gothard. On comprend qu’à côté de tous les pontes de la Confédération Helvétique les chefs d’Etat ou de gouvernement des pays limitrophes aient tous fait le voyage pour assister à l’inauguration (l’ouverture commerciale aura lieu en décembre). Adrian Hassler, premier ministre du Lichtenstein, et Christian Kern, chancelier autrichien, étaient là aux côtés d’Angela Merkel, Matteo Renzi (pourtant en pleine période électorale romaine) et François Hollande. Une délégation de prêtres, pasteurs, rabbins et imams triés sur le volet complétait cette brochette d’invités de haut vol. Pour reprendre une image qui plaît au pape François et à la maçonnerie internationale, il n’y a pas que les ponts qui relient entre eux les hommes désireux d’un Nouvel ordre mondial, il y a aussi les tunnels.
 

Inauguration solennelle et symbolique au Saint Gothard

 
Une telle assistance donnait une solennité et un sens particuliers à la cérémonie d’inauguration. Les Suisses avaient d’ailleurs bien fait les choses, commandant un spectacle cher (huit millions de francs suisses) à un metteur en scène allemand. Ce fut une espèce de long ballet sur une musique atonale et obsédante qui laissa les spectateurs perplexes. Il y avait deux « scènes », l’une située à l’extérieur, l’autre aménagée dans un hangar censé reproduire le décor du tunnel. Le tout explicitement symbolique, jouant sur l’opposition lumière/obscurité, intérieur/extérieur, monde souterrains/cimes. Mais, une fois cette intention « philosophique » admise, le public, qu’il fût italien, autrichien ou suisse, demeura éberlué, un peu perdu, bien que de nombreux sonneurs de cor alpin soufflassent dans leurs instrument, par moments, imperturbables dans leur veste rouge.
 
Alors pourquoi parler de rituel sataniste ? Une bonne partie des spectacles aujourd’hui sont laids, ridicules, abscons, prétentieux, voire absurde, sans qu’ils donnent pour autant dans le rituel sataniste : pourquoi celui de l’inauguration du Saint Gothard ne serait-il pas simplement, ordinairement laid, ridicule, abscons, prétentieux, absurde : l’excuse absolutoire de l’absurdité le dispense de signifier quoi que ce soit.
 

Le tunnel de la souffrance et de la domination

 
Ce serait tout à fait concevable, mais certains éléments concrets interdisent cette interprétation et forcent à formuler l’hypothèse sataniste, qu’un esprit rationnel tend à écarter d’abord et à n’admettre qu’à défaut de toute autre, quand elle s’impose.
 
La partie « souterraine » du spectacle s’est ouverte sur un défilé de mineurs et mineuses habillés d’orange, marchant mécaniquement l’œil vide, comme les morts vivants du cinéma spécialisé. Puis ils se déshabillent, ne gardant que leurs sous-vêtements, et se contorsionnent. Difficile de dire ce qu’ils font, mais l’impression générale est le malaise, la souffrance. On pense aux paroles de l’Internationale : « les damnés de la terre ». La seule chose bien claire est que ces malheureux convulsionnaires sont soumis à deux figures dominatrices.
 
L’une pend au bout d’un filin, elle a deux grandes ailes d’ange de patronage, un corps de bébé difforme, une tête de chouette effraie, et sa blancheur symbolique se trouve contredite tant par son aspect menaçant que par le dispositif qui le soutient au niveau du ventre et du bas ventre, un harnachement noir qui rappelle l’attirail sadomasochiste. L’autre ne souffre pas la moindre ambiguïté. C’est un homme à tête de bouc. Il plastronne, danse, parade. Les malheureux se prosternent devant lui. Il a son équivalent presque identique dans le ballet extérieur. Il est le prince des deux mondes.
 
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L’interprétation sataniste s’impose

 
Il est bien difficile à un esprit non prévenu de ne pas y voir une représentation du diable, presque triviale à force d’être explicite. Bien sûr, on peut couper les cheveux en quatre et rappeler que la chèvre jouit d’une symbolique à deux faces, se souvenir d’Amalthée dans la mythologie grecque, de sa robe blanche qui aurait plu à monsieur Seguin et de sa corne d’abondance. Mais sous le hangar qui figurait le Saint Gothard, ce ne sont pas des actrices qui ont tenu le rôle, on avait affaire à des hommes jouant des boucs, et des boucs ostensiblement noirs. Or ces animaux représentaient le diable et les créatures diaboliques dans l’iconographie chrétienne médiévale et post médiévale, et ils figuraient aux yeux des anciens Grecs et Romains la débauche effrénée, la luxure épuisante. On se rappelle que le bouc fut l’une des métamorphoses de Dionysos, le dieu des forces obscures et des ivresses, et que le dieu Pan, avec son torse d’homme et ses pieds de boucs est demeuré le symbole du paganisme. Comme pour souligner l’effet recherché, les malheureux travailleurs sacrifiés, lors d’un tableau, portent au-dessus de leur tête, en signe de soumission, des cornes de divers animaux.
 
La mise en scène du rite sataniste procède aussi par clins d’œil. Par exemple ? L’écran géant, où défilent des images incompréhensibles, se trouve occupé pendant un laps de temps important par une énorme pierre. Est-ce une allusion au mythe de Sisyphe, ou plutôt à la « pierre du diable », nommée ainsi en référence à une .vieille légende du Saint Gothard selon laquelle le malin aurait aidé à construire un ouvrage d’art presqu’impossible sur une gorge du massif, le « pont du diable » ? Ce bloc de 220 tonnes a été transporté à la sortie 40 de l’autoroute qui emprunte le tunnel routier du Saint Gothard. D’autres petits signes : à un moment donné paraissent d’étranges « créatures » qui rappellent le vaudou, comme des boules ondulantes couvertes de longs filaments, sortes de pagnes de raphia sans jambes ni têtes ; ou encore, dans la longue suite des sons inidentifiables, un formidable rire éclate tout à coup, qui ne peut avoir été placé là que pour être dit satanique par les auditeurs.
 

La symbolique lourdingue du Nouvel ordre mondial

 
Bien entendu, ce qui est tenu pour sataniste pour un catholique pourra être décrit comme simplement païen, chargé d’une symbolique panthéiste, par un agnostique, un maçon. L’élite mondiale est friande de ce genre de cérémonies au symbolisme lourdingue. On se souvient que le 9 aout 2015, soixante-dix ans après la destruction de Nagasaki, Kali, la déesse hindoue de la mort, a été projetée sur la façade de l’Empire state building. Plus près de nous, le départ de la flamme olympique d’Olympie a fait l’objet d’un raout païen assez ostentatoire que reinformation.tv a rapporté.
 
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L’un des moments les plus curieux de l’inauguration du Saint Gothard fut la projection sur l’écran géant d’une tête d’homme barbu, conforme à l’iconographie des possédés, sur laquelle brochaient trois scarabées. Deux choses sont à retenir. D’abord le nombre trois, comme les points. Et puis le scarabée, insecte fouisseur dont la symbolique la plus évidente est qu’il creuse et peut donc servir de patron aux mineurs qui ont ouvert le tunnel. Mais en creusant un peu, justement, on s’aperçoit que le scarabée apparaît dans les sépultures des chamans vieilles de vingt mille ans. C’est l’animal sacré de vieux mythes où il crée l’homme et la femme à partir de la boule de bouse qu’il roule. Les bouddhistes voient en lui le véhicule de l’illumination à partir du fumier. Et les Egyptiens le révéraient à plusieurs titres, comme guide du soleil au pays de morts, comme androgyne réalisant la fécondation sans femelle, et comme créateur du monde qui se produit lui-même, qui produit les éléments de son devenir et de sa transformation, bref, comme symbole de genèse éternelle. Bref, l’idole idéale pour l’idéologie syncrétiste du Nouvel ordre mondial.
 

Pauline Mille