L’interdiction des voitures thermiques est « absurde », l’Italie demande sa suspension

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Le ministre de l’Energie du gouvernement de Giorgia Meloni, Gilberto Pichetto Fratin, a qualifié l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves décidée par l’Union européenne pour 2035 d’« absurde ». L’Italie demande sa suspension et la révision des dispositions actuellement en vigueur, et en dénonce la motivation « idéologique » et l’aberration économique – d’autant qu’il devient de plus en plus difficile de contester qu’elle ne correspond en rien aux réalités du marché. Partout on constate en effet que les consommateurs tournent le dos aux véhicules électriques censés les remplacer. C’est toute l’industrie de l’automobile de l’Union européenne qui est en danger !

L’Italie a formulé cette demande lors du Forum Ambrosetti, cette rencontre annuelle discrète qui se tient sur les rives du lac de Côme à Cernobbio en Italie pour « promouvoir les valeurs européennes ». Les invités sont des hommes d’Etat, des prix Nobel, des industriels, des financiers : bref, des personnes influentes sur le plan politique.

 

L’Italie veut la suspension du « tout électrique » décidé par l’UE

Le ministre de l’Energie a reçu le soutien du ministre de l’Industrie, Adolfo Urso, qui a pressé la Commission européenne de revoir le plan dès l’an prochain, plutôt qu’à la date prévue en 2026, mettant en avant le ralentissement déjà acté du secteur automobile en Allemagne. Il s’agit d’éviter le déclin en mettant en place une politique plus claire et surtout plus « pragmatique » et équilibrée, en rejetant la formule du « tout électrique », a-t-il insisté.

 

Sans voitures thermiques, l’industrie automobile s’écroulera

De fait, Stellantis – le conglomérat multinational franco-italo-américain né du regroupement PSA et Fiat Chrysler Automobiles, soit quatorze marques de voitures dont Alfa Romeo, Citroën, Fiat, Peugeot… – peine un peu partout en Europe alors que la demande de véhicules électriques décline, tandis que les menaces d’amendes européennes gigantesques plane sur les constructeurs qui ne se conformeraient pas aux exigences de l’UE.

Mais le mot « idéologique » prononcé par Gilberto Pichetto Fratin dit tout : l’UE poursuit d’autres buts que le bien de ses pays membres et encore moins de leur bien commun. Ce n’est que contrainte et forcée qu’elle renoncera à l’aberration de ses politiques.

 

Anne Dolhein