Selon deux experts, tout cela se passe largement sous le radar des Etats-Unis. Les investissements étrangers directs de la Chine au Brésil ont progressé de 37 % entre 2010 et 2016, selon un conseiller de la Banque de développement inter-américaine, et ce de plus en plus facilement à mesure que la Chine a appris à naviguer au sein de la bureaucratie brésilienne.
Selon le directeur du Programme de politique chinoise, David Shambaugh professeur à l’Elliot School d’affaires internationales à l’université George Washington, « les investissements étranger direct inondent le Brésil comme un tsunami ». « Les sociétés chinoises et les entreprises d’Etat sont en train d’acquérir des sociétés brésiliennes », a-t-il également observé, avec l’évidente volonté de compenser des faiblesses dans leur propre développement stratégique : les achats portent notamment sur les nanotechnologies, les biotechnologies, la robotique et l’aéronautique.
Si des accords gouvernementaux existent, même les autorités brésiliennes ont du mal à savoir où partent les investissements hormis ceux portant sur des terres.
La relation militaire n’est « pas insignifiante » selon Shambaugh qui s’attend à une présence militaire chinoise renforcée dans le continent latino-américain.
A noter aussi : le Brésil souffre actuellement d’une désindustrialisation qui est au moins pour partie liée à la compétitivité chinoise au niveau mondial, et spécialement dans les secteurs où la Chine subventionne sa production, selon André Soares de la Banque de développement inter-américaine.