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Jenni Murray, animatrice radio féministe :  les hommes opérés transgenres ne sont « pas de vraies femmes »

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Jenni Murray

 
Dans la pétaudière LGBT, il était fatal que les contradictions finissent par éclater : pour Jenni Muray, animatrice vedette de la radio anglaise BBC 4, les hommes qu’on a opérés pour en faire des transgenres ne sont pas de vraies femmes parce qu’ils ont joui toute leur jeunesse de leurs privilèges de mâles !
 
Jenni Muray est une vedette de la radio anglaise. Elle a été faite Dame par la reine Élisabeth II et son émission « Woman’s Hour », l’heure de la femme, est l’une des plus courues et par les femmes, et par la mouvance féministe dont elle est en Angleterre un membre éminent. Aussi ses paroles n’ont-elles pas le même poids que celles des vieux réactionnaires fascistes haineux, homophobes et transphobes. Et sa dernière déclaration a plongé la diversitosphère dans la désolation et l’embarras.
 

Jenny Muray irritée par ces hommes qui se prétendent femmes

 
Jenni Muray a raconté à l’antenne que son irritation devant le fait que les hommes opérés se vantent d’être des femmes remonte à l’année 2000 quand le « révérend Peter Stone s’est confié à la chirurgie transgenre pour devenir Carol ». Elle avait en effet rencontré Carol six ans plus tôt quand il s’appelait Peter et discuté de son premier souci devant « l’ordination » d’une femme. Il était selon elle surtout intéressé par « sa façon de s’habiller et de se maquiller ». Ayant ensuite demandé à Carol ce qu’elle entendait par être une femme, elle n’avait reçu d’autre réponse qu’un silence embarrassé et quelques lieux communs sur l’habillement.
 

Même opérés, les transgenre restent ce qu’ils sont

 
Jenny Muray a ensuite rencontré India Willoughby, une autre des transgenres anglaises les plus connues, après son apparition dans l’émission d’ITV Libérez les femmes, et s’agace qu’elle se croie une « vraie femme » alors qu’elle « ignore le fait qu’elle a vécu le plus gros de sa vie en jouissant de la position privilégiée que notre société accorde en général aux hommes. »
 
Pire, India Willoughby s’est déclarée d’accord avec le code d’habillement de l’Hôtel Dorchester, qui a suscité une controverse en Angleterre et qui imposait aux femmes de l’équipe de porter des bas, d’être maquillées et manucurés : « Elle ne comprenait qu’elle reproduisait sans se poser de question l’idée que les hommes se font des femmes ». Pour faire court, la féministe Jenni Muray reproche aux hommes transgenres opérés d’être restés des hommes machistes, d’être en quelque sorte de super travestis abominablement sexistes et formatés par la société.
 

L’animatrice radio féministe déboussole la diversitosphère

 
Ces propos ont suscité l’émoi dans la communauté des transgenres, et dans la diversitosphère en générale, qui accuse par voie de tweet Jenni Muray d’avoir des « paroles qui divisent ». Elle s’est défendue dans le Sunday Times d’être « transphobe », ne désirant pas subir le sort d’une autre autorité féministe, l’écrivain Germaine Greer, qui s’est retrouvée interdite de plateau pour avoir soutenu elle aussi que les hommes opérés ne deviennent pas des femmes. Aussi, Jenni Murray recherche-t-elle le soutien des hommes transgenres opérés en vue de devenir femmes, mais qui acceptent « que le sexe et le genre ne sont pas interchangeables ».
 
Le paradoxe est ici que la théorie du genre force une féministe à dénoncer l’illusion transgenre et débouche sur quelque chose de très raisonnable. Ainsi Jenny Roberts, vingt eux ans après l’opération qui l’a transformée en « femme », reconnaît- elle  : « Beaucoup de femmes transgenres veulent croire qu’elles sont des femmes, mais nous n’en sommes pas. Nous gardons tous nos traits caractéristiques et nos habitudes d’homme ». En somme, leur nature d’hommes. Les voies de la vérité sont impénétrables.
 

Pauline Mille